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Pourquoi l'ONU veut mieux protéger la "haute-mer"?

Pour préserver les océans, l’ONU ouvre à partir de mardi prochain des négociations pour tenter de réguler l’exploitation de la haute mer, une zone où la règlementation est quasi inexistante aujourd'hui, explique ce vendredi dans Bourdin Direct Mathieu Colléter, océanographe et responsable sciences à l'association Bloom.

Bientôt un cadre juridique pour protéger nos océans. Après 10 ans de discussions, l’ONU ouvre à partir de mardi prochain des négociations pour tenter de réguler l’exploitation de la haute mer. Et il y a urgence, car l’activité humaine est en train d’acidifier durablement ces fonds marins. Quelques exemples: l’an dernier au Japon, 60% des récifs coralliens sont morts ; en 50 ans, les océans ont perdu 77 milliards de tonnes d’oxygène. L'ONU envisage d'élargir les zones protégées dans le Pacifique et l'Atlantique, limiter l'impact sur les animaux des recherches scientifiques et limiter l'exploitation minière. Ces négociations pourraient durer jusqu’en 2020. Et il faudra convaincre les plus réfractaires de les ratifier: Russie, Japon et Etats-Unis.

"Un gros flou"

"Il y a des réglementations notamment au niveau de la pêche, mais il y a beaucoup de lacunes. Aujourd'hui c'est le principe de premier arrivé, premier servi pour la pêche en haute mer. Le but est de créer un texte pour mettre des règles sur ces zones, (…) car jusqu'ici il y a un gros flou et des lacunes juridiques sur la pêche et les exploitations", explique ce vendredi dans Bourdin Direct Mathieu Colléter, océanographe et responsable sciences à l'association Bloom.

L'exploitation des ressources minières est un nouveau problème qui accélère d'autant le péril, alerte Mathieu Colléter. "Il y a 50 ans c'était compliqué d'aller dans ces zones là pour les exploiter, mais aujourd'hui il y a beaucoup de pression" pour l'exploitation des ressources minières, "qu'il faut absolument réguler".

P. G. avec J-J. Bourdin