Pourquoi la chasse à la glu fait polémique
A l'aube de l'ouverture de la chasse ce weekend, les défenseurs des oiseaux sont furieux. Car la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur a accordé l'autorisation de poursuivre la chasse à la glu d'oiseaux sauvages, du 1er octobre jusqu’au 15 décembre.
La technique consiste à utiliser des baguettes enduites, posées sur les arbres, pour capturer les oiseaux qui ne sont pas tués mais capturés et mis en cage par des passionnés de chasse. Mais ce mode de chasse provoque, selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO), des lésions chez ces animaux.
Cette saison, 42.500 spécimens pourront être prélevés
Cinq départements du sud de la France sont autorisés (Alpes-Maritimes, Var, Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse et Bouches-du-Rhône) à pratiquer la chasse à la glu mais il y a des quotas à respecter.
Pour cette saison, 42.500 spécimens pourront être prélevés. Un chiffre qui ne convient ni aux chasseurs ni à la LPO. A Régusse dans le Var, Maurice Fedi emporte toujours sa mallette. A l’intérieur: 30 bâtons recouverts de glu, qu’il place sur des branches artificielles fixées aux arbres.
"Je suis dans la cabane juste en face. Et quand un oiseau est collé, je sors, je le désenglue immédiatement, je le fais boire et je le met en cage. Ils n'ont aucun traumatisme et on les garde pendant des années. Moi, tous les cinq ans je les renouvelle."
"Ce ne sont pas nous les ennemis, ce sont les gens qui mettent des pesticides partout"
Les merles et les grives ne sont pas tués, mais utilisés pour attirer d’autres oiseaux dans sa volière. Depuis 66 ans, Maurice chasse en famille et ne veut pas arrêter.
"Ce ne sont pas nous les ennemis, ce sont les gens qui mettent des pesticides partout et qui font mourir les hirondelles, les cailles, les perdrix et les tourterelles qui mangent par terre. C'est ça le combat qu'il faut mener. Je pense que je suis écologiste car on entretient l'endroit où on chasse, on apporte de l'eau quand il n'y en a pas... Ce n'est pas le massacre comme le disent les écolos."
"C'est juste une activité qui doit disparaître et le plus rapidement possible"
Des pratiques moyenâgeuses et cruelles d’après Yves Verilhac, directeur de la Ligue de protection des oiseaux.
"C'est juste une activité qui doit disparaître et le plus rapidement possible. Non seulement vous avez des dommages physiques avec la glu, mais vous avez des dommages irréversibles chimiques car les oiseaux sont nettoyés avec de l'essence F."
Maurice dément, lui a toujours utilisé de l’huile végétale pour libérer ses oiseaux de la glu.