Rétrofit: transformer son véhicule essence en véhicule électrique, comment ça marche?
Il sera bientôt possible de facilement transformer son vieux véhicule thermique essence ou diesel en véhicule électrique. La Commission Européenne doit, sauf surprise, valider ce jeudi un projet d'arrêté qui permettra d'homologuer facilement les véhicules convertis à l'électrique. Le texte pourrait ensuite être promulgué dès le mois de mars, avec de premières ventes en mai ou juin.
Cette technique est appelée le rétrofit, elle est déjà utilisée dans plusieurs pays, notamment en Europe (Italie, Royaume-Uni ou encore Allemagne).
Aujourd'hui, cette conversion vers l'électrique est déjà possible mais il faut obtenir une homologation du constructeur, une procédure fastidieuse et coûteuse. Avec cet arrêté ce sont les entreprises qui convertissent le véhicule qui pourront directement homologuer le véhicule.
"Il faut tout changer, on ne change pas juste le moteur"
De quoi développer considérablement ce secteur de l'automobile, encore tâtonnant. Dans les Yvelines, à Coignières, une entreprise réalise déjà ces conversions. Dans l'atelier de Carwatt, le responsable des systèmes embarqués, Laëlien Roussat, met en route un vieux 4x4 des années 70.
Aucun bruit, parce que ce 4x4, tourne désormais à l'électricité. Une technologie appelée rétrofit. Sous le capot, un moteur électrique, et tout un système d'alimentation adapté.
"Il faut tout changer, on ne change pas juste le moteur. C'est tout ce qui va autour."
Pour transformer ces véhicules l'entreprise utilise des batteries électriques déjà utilisées. Une démarche écologique pour Eric Planchais, le directeur général. Ce jeudi, la Commission Européenne doit faciliter l'homologation de ce type de véhicules en France. De quoi élargir le marché selon Eric Planchais. Notamment sur les véhicules à petites autonomie comme les bennes à ordure où les véhicules de livraison.
Un coût qui reste élevé
Mais le rétrofit a un coût. Le prix reste une barrière majeure pour que les particuliers l'utilisent pour Eric Champarnaud du cabinet de conseil C-Ways.
"C'est 5.000 euros pour les chiffres les plus bas, et on peut aller au delà de 20.000 euros. Tant qu'on sera dans l'artisanat ce sera nécessairement cher. Si des startups s'organisent et commencent à faire des volumes les processus vont s'industrialiser et les coûts vont baisser."
Pour inciter les particuliers il propose une prime du gouvernement, comme pour l'achat d'un véhicule électrique.