RMC
Sciences Nature

Tri des biodéchets: pourquoi la France ne sera pas prête au 1er janvier 2024

placeholder video
A partir du 1er janvier 2024, les Français sont censés pouvoir trier leurs déchets organiques dans des composts. Mais la mise en place de la mesure a pris beaucoup de retard pour plusieurs raisons.

C’est l’un des changements à venir pour le 1er janvier 2024: chaque collectivité devra proposer une solution de tri des biodéchets. On devra y mettre les déchets verts, comme la pelouse ou les feuilles mortes, ou les alimentaires, comme les restes de repas.

A la maison, dans l’immeuble ou dans la rue, chaque Français pourra jeter son sac dans des bennes dédiées pour que ces ordures, aujourd’hui enfouies ou incinérées, servent de compost ou fabriquent du biogaz.

Problème: la mise en place de la loi prend du retard, beaucoup de retard... Et elle ne convainc pas grand monde. Seul un Français sur trois aura une solution de tri au 1er janvier.

Pourquoi ce fiasco?

La première raison de ce retard est financière. Le coût de cette filière de tri est très important selon les collectivités et les syndicats de traitement des déchets contactés par RMC. Il faut prévoir la distribution du matériel, organiser les nouvelles collectes ou financer les centres de traitement. Un coût loin d’être compensé par les aides du gouvernement.

Les indiscrets : Compostage obligatoire à partir du 1er janvier 2024 - 11/12
Les indiscrets : Compostage obligatoire à partir du 1er janvier 2024 - 11/12
1:25

L’Etat d’ailleurs pointé du doigt pour son manque d’implication.

"Ils font des pubs contre le tabac, il faut en faire pour le tri", dit un élu, pourtant en avance sur la question.

Un manque de communication auprès des collectivités, mais aussi du grand public. Les Français seraient les grands absents de cette loi selon les associations. Elles regrettent aussi le manque de sanctions: au 1er janvier, les collectivités ne seront pas punies si elles ne respectent pas la loi. Et également le manque d’objectifs car pour l’instant, rien n’est prévu pour évaluer l’efficacité de la loi.

Un groupe de travail ministériel a tout de même été créé pour définir ces critères cibles. Contacté, le ministère de la Transition écologique n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Vincent Chevalier (édité par J.A.)