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Baccalauréat: premières épreuves de spécialité mercredi, faut-il de la bienveillance sur les notes?

Alors que les épreuves de spécialité du baccalauréat commencent mercredi, certains élèves de terminale sont pénalisés par l’absence de leurs professeurs pendant de longues semaines. Certains départs ne sont pas remplacés car l’Education nationale a du mal à recruter.

Les épreuves de spécialité du baccalauréat se déroulent de mercredi à vendredi. C’est la première fois que ces épreuves de la nouvelle formule du bac vont se dérouler "normalement" après deux années perturbées par le Covid-19. Mais la sérénité n'est pas totale avant cette nouveauté de l'examen du côté des élèves.

Le Covid a agravé les difficultés de recrutement

Car l’absence de professeurs titulaires durant l'année scolaire risque de pénaliser certains élèves de terminale. Le contexte de crise sanitaire a aggravé la situation avec des départs non remplacés. En janvier dernier déjà, plusieurs rectorats avaient tenté de faire appel à des retraités de l'Education nationale et à des étudiants pour pallier au manque d'enseignants.

Au lycée François-Villon des Mureaux dans les Yvelines par exemple, certains élèves de terminale n'ont pas eu d'enseignant pendant un mois après le départ de leur professeur en congé maternité. Et son remplaçant n'était pas formé à la géopolitique et aux sciences politiques, épreuves de spécialité des élèves de cette classe.

Je n’ai pas eu de vrai prof, à part au tout début de l’année. En février, on a eu un professeur qui n’avait jamais fait cette spécialité.

"On s’est senti un peu comme des cobayes. Ce n’est pas normal. Je sais que je vais pouvoir m’en sortir, mais le bagage nécessaire pour avoir une très très bonne note, je ne l’aurai pas", témoigne Adja, qui se dit "ultra stressée" à l’approche des épreuves.

"Ce sont les deux plus gros coefficient de tout le bac. Je n’ai pas eu de vrai prof, à part au tout début de l’année. En février, on a eu un professeur qui n’avait jamais fait cette spécialité", poursuit-elle auprès de RMC.

De la "bienveillance" sur les notations?

Selon Nageate Belahcen, co-présidente de la FCPE, ces difficultés de recrutement sont loin d'être exceptionnelles: "cette année, on n’a pas eu un seul département qui a été épargné par le manque de remplaçants. Il faut absolument que l’Education nationale fasse quelque chose au niveau de la bienveillance sur les notations".

En 20 ans, le nombre d'inscrits aux concours de professeurs a diminué de moitié. Selon le ministère de l’Éducation nationale, les difficultés de recrutement se concentrent notamment en mathématiques, en allemand et en lettres classiques.

Garance Munoz et Caroline Philippe