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"Beaucoup mieux que le SNU": vers un service militaire volontaire de six mois?

À la recherche de recrues et à défaut de réservistes, l'armée de Terre veut pouvoir proposer un service militaire volontaire de six mois afin de renforcer ses effectifs. Une idée qui séduit même certains à gauche.

Alors que l'idée d'une réinstauration d'un service militaire obligatoire revient souvent, notamment dans la bouche de politiques de droite, l'armée de Terre aimerait la mise en place d'un service militaire, mais sur la base du volontariat. C'est le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Pierre Schill, qui a récemment évoqué l'idée devant les députés de la Commission de défense de l'Assemblée nationale.

Le général veut proposer un service militaire de six mois sur la base du volontariat, qui pourrait concerner chaque année 10.000 jeunes. L'idée est de renflouer les déserts militaires où l'armée n'est plus présente.

Intégration de la réserve dans la foulée

Ces volontaires formeraient des bataillons de volontaires du territoire national, implantés près de grandes villes comme Dijon, Nantes ou Rouen. Au terme de leur service de six mois, ces jeunes pourraient rester militaires à temps partiel ou réserviste au sein d'unités constituées, et non en renfort individuel au sein des forces professionnelles.

Ce projet s'inscrit dans un cadre global de changement de paradigme en matière de réserve et de préparation militaire. L'objectif de l'armée, c'est d'atteindre le ratio d'un réserviste opérationnel pour deux militaires d'ici 2035.

Dans "Estelle Midi" ce jeudi sur RMC et RMC Story, le journaliste Fred Hermel, qui a fait son service militaire civil pendant 20 mois au lieu de 10 car objecteur de conscience par peur des armes, est emballé par l'idée: "Je trouve ça très bien, ça devrait aussi être un diplôme, que ça soit valorisé d'un point de vue professionnel sur un CV. Il faut que ça puisse être utile au moment de chercher un boulot".

"Beaucoup mieux que le SNU"

Étonnement, à gauche, l'idée en séduit certains. "Je trouve que c'est beaucoup mieux que le Service national universel (SNU) pondu par le gouvernement", se réjouit sur RMC et RMC Story, Benjamin Lucas, député Nupes des Yvelines. "Je suis attaché à ce qu'il n'y ait pas d'obligation ou de contrainte parce que l'engagement procède d'une démarche d'adhésion et pas d'injonction", ajoute l'élu.

"Il y a plus d'intelligence dans cette proposition que dans les gadgets proposés par le gouvernement pour militariser la jeunesse. Mais cela ne peut pas être ça, la politique jeunesse du pouvoir en place et l'offre unique pour les plus jeunes", tempère Benjamin Lucas.

L'armée à la recherche de recrues

Le député écologiste aimerait voir l'idée se décliner sous d'autres formes: "Dans le cadre de l'examen de la loi de programmation militaire à l'Assemblée, je propose une réserve environnementale sur la base du volontariat parce que de nombreux jeunes sont légitimement angoissés par le réchauffement climatique".

Alors que la guerre en Ukraine fait rage, l'Armée française alerte depuis plusieurs mois sur le manque de militaires. Et cherche à attirer de nouvelles recrues. En 2021, l'armée de Terre comptait 121.000 militaires d'actives dont 14.309 officiers, 38.528 sous-officiers, 61.491 militaires du rang et 490 volontaires.

G.D.