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“C’est désastreux”: Nice, Cannes et Bordeaux veulent limiter les paquebots de croisière

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Entre retombées économiques et nuisances environnementales, les paquebots de croisière géants divisent de plus en plus les villes françaises. À Nice, Cannes et Bordeaux, élus et habitants dénoncent le "surtourisme" et l’impact écologique de ces mastodontes, malgré les bénéfices qu’ils apportent aux commerces locaux.

Nice, Cannes et Bordeaux, des élus de plusieurs villes se plaignent des paquebots de croisière géants. À Cannes, la baie principale de la ville, accueillait l'année dernière presque 500.000 croisiéristes. Le maire LR, David Lisnard, défend que la baie de Cannes "constitue un trésor écologique" et réduit l'activité à un seul navire de croisière par jour dès 2026.

La ville de Nice envisage également d'en finir avec ce "surtourisme". Dans un arrêté signé en juillet, Christian Estrosi a indiqué ne plus vouloir de paquebots de plus de 450 passagers. Et à Bordeaux aussi, c'est un véritable fléau malgré les bonnes retombées économiques: 82% des touristes qui débarquent de ces bateaux de croisière génèrent au total 1.51 million d'euros dépensés directement.

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux a défendu la présence des paquebots en centre-ville. C’est l’un des résultats de l’étude réalisée par la CCI de Bordeaux, parue début juillet.

Chaque année, c’est une cinquantaine de paquebots de croisière qui fait escale en plein coeur de la ville. L’étude révèle aussi que pour 38% des passagers, l’escale à Bordeaux a motivé leur choix de croisière, et que 73% d’entre eux viennent principalement pour visiter la ville.

"Une nuisance"

Un apport non négligeable pour les commerçants, mais une présence parfois pesante pour les locaux. Tous les jours, quand ils débarquent, les touristes affluent dans la ville et dans les commerces autour des quais. Une vraie bouffée d’air pour Mikael, responsable de salle de restaurant.

“C’est vraiment une clientèle dont on a besoin parce qu’elle nous permet de remplir le restaurant.

Sauf que ces paquebots, qui transportent jusqu’à mille personnes, prennent de la place… trop de place pour certains locaux comme Mia et Hannah: “quand on se pose sur les quais, on les voit forcément”. Et c’est sans compter l’impact écologique: “C’est désastreux. Quand on voit tout qui est consommé, pollué… C’est simplement désastreux”.

Tous les ans, le nombre d’habitants opposés au passage de ces bateaux augmentent. “On est encore une des rares villes où les bateaux vont si près du centre-ville. Dans la plupart des villes européennes, les bateaux sont à l’extérieur des centres-villes. Aujourd’hui, c’est 28% des habitants qui disent que les bateaux constituent une nuisance”, dit Brigitte Bloch, adjointe à la mairie en charge du tourisme.

Selon elle, ces passagers dépensent 50 euros en moyenne par jour, c’est trois fois moins que des touristes classiques. Il y a une cinquantaine d’escale de paquebots de croisière à Bordeaux par an, soit 38.000 croisiéristes. Le maire écologiste Pierre Hurmic a annoncé sa volonté de déplacer la zone d’amarrage.

Lou Garnier