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"Ça va très vite ce genre de choses": un Français sur deux craint de tomber dans la précarité

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Une étude de l'IFOP montre que les Français ne sont pas très optimistes quant à leur situation financière, dans ce contexte de crise sanitaire.

La précarité inquiète les Français, en particulier les jeunes. Selon une étude IFOP réalisée pour la Fédération des acteurs de la solidarité publiée ce jeudi matin, 51% des personnes interrogées craignent de devenir en quelque sorte "exclues" de la société. Que ce soit chômeur de longue durée, pauvre, précaire, SDF... Un ratio qui monte même à 69% chez les 18-24 ans.

Les Français dans leur ensemble sont visiblement pessimistes, puisque seuls 13% d'entre eux pensent que la reprise économique permettra de régler la question de la pauvreté en France. Une pauvreté qui touche aujourd'hui 10 millions de personnes en France. 

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"Le SMIC, c'est pas assez"

La précarité, beaucoup de jeunes la vivent déjà au quotidien. Exemple avec Gabriel, 22 ans, obligé de cumuler un travail de livreur avec son apprentissage en coiffure, pour trouver de quoi se loger.

"Le SMIC, c'est pas assez, surtout en région parisienne. Une chambre de bonne, c'est 600 balles. C'est vraiment chaud en vrai."

La crainte de la pauvreté trotte dans un coin de sa tête.

"J'ai déjà vu des gens tomber à la rue. Ça va très vite ce genre de choses."

"Je ne vois pas trop le bout du tunnel"

Ce qui inquiète le plus Cécile, c'est de pouvoir financer une formation dans l'audiovisuel, voilà pourquoi elle travaille comme vendeuse en intérim.

"Je ne vois pas trop le bout du tunnel. C'est vrai que c'est dur, je ne sais pas si plus tard je vais avoir un métier fixe. Ni quand. Je n'ai rien de précis dans la tête. Je suis perdue, on va dire."

Et pourtant, selon le président de la Fédération des acteurs de la solidarité Pascal Brice, il n'y a pas de fatalité.

"Il y a une espèce d'habitude en France, que je déplore, qui est une sorte de bizutage social. C'est à dire que, quand vous êtes jeunes, vous allez passer par la précarité. Et bien non. C'est quelque chose qui doit nous mobiliser."

La fédération espère que la lutte contre la précarité sera au centre de la campagne présidentielle.

Victor Joanin (édité par J.A.)