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Compostage obligatoire des déchets alimentaires: les Français sont-ils prêts?

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C'est un des changements entrés en vigueur au 1er janvier. Il est désormais interdit de jeter ses déchets alimentaires à la poubelle. Toutes les communes ont l'obligation de mettre à disposition de leurs habitants une solution pour trier les biodéchets.

Épluchures, coquilles d'œuf, marc de café, ou déchets verts... Depuis lundi 1er janvier, il est interdit de jeter ses déchets alimentaires à la poubelle. Toutes les communes de France ont l'obligation de mettre à disposition de leurs habitants une solution pour trier à la source les biodéchets.

Mais les collectivités sont loin d'être prêtes. Seulement un Français sur trois aura accès à une solution de tri des biodéchets au 1er janvier, selon l'Ademe.

Séparer ses déchets organiques du reste de sa poubelle, pour Natasha, il n'en est pas question. “Stocker le verre, le papier… Trois poubelles, c’est déjà beaucoup. Et en plus de ça, j’en aurais sûrement pas des masses”, pointe-t-elle.

Pourtant environ 30% de nos ordures ménagères sont compostables selon l'Agence de la transition écologique. Alors Marie serait prête à s'y mettre, mais à une seule condition.

“Que ce soit dans mon immeuble. Que j’ai juste à descendre et que ce soit très clair avec indiqué ce qu’on peut composter”, détaille-t-elle.

Des sanctions nécessaires?

Philippe lui a grandi à la campagne et connaît déjà bien le compost. “J’ai connu ça déjà du fait de mes parents qui le font depuis x années”, explique-t-il. Il se réjouit donc de cette annonce. “On n'oblige pas les Français à le faire, mais qu’on oblige les communes à avoir la possibilité que les Français puissent le faire, c’est très bien”, juge-t-il.

Mais les communes sont loin d'être toutes équipées malgré cette obligation. Alors pour Marine Bonavita de l'association écologiste Zero Waste France, il faut être plus sévère.

“Il faut que l’Etat sanctionne les collectivités. Si on n’a pas d’objectifs et si on n’a pas de sanctions, il peut y avoir un certain laxisme”, estime-t-elle.

Chaque année en France, plus de cinq millions de tonnes de biodéchets finissent entassés ou incinérés.

Ameline Lavechin avec Guillaume Descours