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"C'est l'école à la carte": les profs agacés par les absences d'élèves pour les ponts de mai

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Alors que les ponts de mai arrivent, les enseignants s'agacent des absences d'élèves et dénoncent l'hypocrisie de certains parents, déplorant "l'école à la carte".

J-1 avant le début du mois de mai, et ses nombreux jours fériés, qui commencent dès demain avec le 1er mai ! Certains malins auront pensé à poser leur vendredi pour profiter de 4 jours de week-end. Sauf que quand on a des enfants, un seul pont est autorisé en mai: celui de l'Ascension, le 30 et 31 mai. Il y a donc classe, vendredi 2 mai et le 9 mai. Enfin en théorie, car certains parents rusent un peu.

Comme dans une salle de classe, à la sortie de cette école élémentaire d'Aix-en-Provence, on retrouve les parents bons élèves. Comme Nathalie et sa fille Zoé: "Vendredi prochain elle ira à l'école et en plus c'est sa maîtresse préférée, donc il n'y a pas de soucis".

"Je ne savais pas qu'il y avait école"

Et de l'autre côté les parents tentés par l'école buissonnière: "Je ne savais pas qu'il y avait école, donc on a prévu quelque chose". Nicolas et son fils feront le pont ce week-end et la semaine prochaine: "On va aller à Bandol et ensuite il va en Espagne avec sa grand-mère".

La colère des enseignants

Un peu plus loin, Maïssa 10 ans culpabilise un peu de manquer un jour de classe pour un week-end à la mer: "Je vais rater les cours de la maîtresse et je vais devoir les rattraper". Une inquiétude pas forcément partagée par les parents: "On est relativement sérieux toute l'année". "La maîtresse sera compréhensive on lui dira la vérité quoi qu'il en soit".

Ninon, la maîtresse, sera bien présente vendredi: "Les vacances c'est dans 11 semaines, on peut comprendre que les parents qui n'ont pas les vacances comme les profs, c'est plus agréable de poser un jour et partir avec les parents". Selon le nombre d'élèves absents vendredi, elle prévoit d'adapter ses cours, avec des activités plus détendues que d'habitude.

"On a l'habitude, on sait qu'on n'aura pas tous les élèves", explique ce mercredi sur RMC et RMC Story Sophie Venetitay, secrétaire générale SNES-FSU, syndicat d'enseignants. Contrairement à sa collègue d'Aix-en-Provence, ces ponts forcés agacent: "C'est très agaçant de voir qu'il y a cette idée de faire l'école à la carte. Et le côté 'on ne savait pas', c'est assez hypocrite, le calendrier on le connaît à l'avance et ça participe à cette décrédibilisation de l'école."

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"On est enseignant, pas tortionnaire"

Car ces parents d'élèves absents avec leurs enfants, "ce sont aussi les premiers à râler quand les professeurs ne sont pas là et ne sont pas remplacés", assure la syndicaliste.

Officiellement, c'est interdit de faire manquer les cours à son enfant sans justification, l'école est obligatoire à partir de 3 ans. "Il faut que l'absence soit justifiée", rappelle Sophie Venetitay qui explique qu'un mot de la vie scolaire va être envoyé aux absents pour demander de justifier l'absence de l'enfant concerné. Les motifs valables, une maladie, une réunion solennelle de famille, un empêchement causé par un problème accidentel, ou lorsqu'un enfant suit ses représentants légaux.

Et si certains parents et enfants comptent profiter du pont, les enseignants "vont faire cours normalement": "On est enseignant et pas tortionnaire", martèle la syndicaliste. "C'est surtout ce que cela révèle du rapport à l'école qui est déplorable". En cas d'absences régulières, les parents s'exposent à des sanctions pénales.

Anna Jaujard avec G.D.