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"C'est une infraction": Robert Ménard veut s'attaquer aux allocations des parents d'élèves absents

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Robert Ménard, le maire de Béziers (Hérault), veut sévir contre les absences des élèves à l'école. L'élu veut supprimer les allocations familiales des parents qui n'enverraient pas leurs enfants en cours.

Si les enfants ne vont pas à l'école, les parents font une croix sur leurs allocations. C'est ce que souhaite Robert Ménard qui veut sévir contre les parents qui n'envoient pas leurs enfants à l'école. Le maire de Béziers assure dans une interview à Ici Hérault, vouloir supprimer dès septembre prochain les allocations familiales aux parents des élèves absents.

"On a tout essayé", justifie-t-il ce jeudi sur RMC et RMC Story l'élu. "Les enseignants rencontrent les parents, ont fait des rappels à l'ordre avec les médiateurs, je me souviens être allé voir une famille à 11h du matin, ils étaient tous encore au lit, qu'est ce qu'on fait dans ces cas-là, on laisse faire en sorte que la vie des gosses soient foutue?", s'interroge Robert Ménard.

Un élève aux 165 demi-journées d'absence depuis septembre

Le maire de Béziers cite l'exemple d'un enfant aux 165 demi-journées d'absence depuis le début d'année ou d'un collège où l'on recense entre 30 et 40% d'absentéisme quotidien. "C'est un problème pour ces enfants-là, ils vont rater leur vie à cause de leurs parents qui sont irresponsables".

Robert Ménard évoque aussi le cas d'enfants qui n'ont jamais été inscrits à l'école, pourtant obligatoire de 3 à 16 ans. Le maire veut croiser les fichiers de la CAF recensant les parents touchant des allocations familiales et ceux des établissements scolaires pour vérifier si les enfants sont bien inscrits: "L'absentéisme, c'est une infraction, il y a un code de l'éducation qui prévoit une amende de 135 euros", rappelle-t-il.

"Quand vous loupez des centaines demi-journées, vous devez tout reprendre à zéro, vous êtes punis pour toute votre vie. Aider les enfants, c'est faire ça à leurs parents, en les punissant", insiste l'élu.
Le choix d'Apolline : Robert Ménard - 24/04
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Une fermeté accompagnée d'un travail social?

Mais Jonathan, médiateur social dans l'Hérault et justement passé par Béziers, nuance: "Je ne suis pas contre une réponse ferme mais avant, il faut une politique préventive", explique-t-il. "Il faut mettre les moyens au niveau des travailleurs de terrain. Le décrochage scolaire, c'est la partie visible de l'iceberg, derrière il y a souvent des violences et des familles monoparentales, des problématiques qu'on peut gérer en amont et ça peut empêcher le décrochage scolaire", assure le médiateur social.

C'est ce qui a été mis en place à Narbonne explique Jonathan. Dans cette ville de l'Aude, des parents ont vu leurs allocations familiales suspendues provisoirement et 22 parents d'élèves ont été condamnés à une amende de 750 euros. Une politique ferme, accompagnée d'une réponse sociale efficace, ce qui ferait défaut à Béziers donc.

En Angleterre, l’absentéisme scolaire est puni d’amendes pouvant aller de 70 euros minimum à quelques milliers d’euros en cas de récidive et de non-paiement. Mais ces mesures auraient une efficacité limitée: entre 2011 et 2015, le nombre d'amendes infligées a presque doublé passant de 12.344 à 19.920", selon l'historien de l'éducation Claude Lelièvre.

G.D.