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Ecole à la maison: pourquoi le gouvernement fait-il marche arrière?

C'est ce mercredi que le projet de loi contre les séparatismes religieux, rebaptisé loi "confortant les principes républicains", doit être présenté en Conseil des ministres. Une mesure a suscité la contestation de nombreux parents.

Parmi les mesures phares du projet de loi contre les séparatismes religieux: l'obligation pour tous les parents de scolariser leurs enfants dans une école dès l'âge de 3 ans à partir de la rentrée prochaine pour lutter contre le fondamentalisme religieux.

Une mesure qui mettrait donc fin à l'instruction à domicile, en famille, sauf si la santé de l'enfant ne lui permet pas de se rendre à l'école.

Depuis son annonce, en octobre dernier, cette mesure a suscité la contestation de nombreux parents qui ont fait le choix de l'instruction à domicile pour lutter contre la phobie scolaire de leur enfant ou parce qu'ils défendent une pédagogie alternative. Associer école à la maison et fondamentalisme religieux est un dangereux amalgame selon eux.

Vers un régime d'exception?

Selon les informations de nos confrères de BFMTV, l'exécutif prévoirait de ne plus interdire formellement l'instruction à domicile mais irait vers un régime d'exception.

L'exécutif revoit sa copie d'abord pour se conformer à l'avis du Conseil d'Etat qui juge l'interdiction de l'enseignement à domicile inconstitutionnelle. Selon les Sages, rien ne prouve que les parents choisissent ce mode d'enseignement pour "contester les valeurs de la république" ou par volonté de "séparatisme social". A cela s'ajoute une fronde forte depuis quelques semaines des parents et des associations qui défendent ce type d'instruction.

Le projet de loi est maintenant sur la table du ministre de l'Education nationale. Les termes d'obligation de scolariser un enfant dès 3 ans pourrait disparaître du texte à la place un renforcement de l'encadrement de l'instruction à domicile serait préconiser. Les familles pourraient aussi être obligés de déposer un dossier pour justifier leur projet. Une réunion interministérielle doit se tenir ce lundi.

Margaux Bourdin (avec C.P.)