Élisabeth Borne annonce l'arrivée d'une IA pour aider les professeurs à préparer leurs cours

La ministre de l'Éducation, Élisabeth Borne, a présenté mercredi les nouveautés de l'année scolaire qui s'apprête à débuter. Et il y en a une qui a retenu l'attention: la mise à disposition prochaine d'un outil d'intelligence artificielle pour les enseignants. Avec un objectif: les aider à construire leurs cours.

Élisabeth Borne a tenu mercredi sa conférence de presse de rentrée en tant que ministre de l'Éducation nationale. Parmi ses annonces, un outil d'intelligence artificielle sera mis à disposition des professeurs dans les prochains mois. Le but est de les aider à construire leurs cours, trouver des exercices et réaliser des évaluations.

Un appel à projets doit bientôt être lancé par le ministère afin de choisir une société pour concevoir cet outil. Il devrait s'agir d'un agent conversationnel qui puise ses réponses dans les programmes. A qui on demande par exemple : “comment expliquer le théorème de Thalès ?” Et un cours est alors proposé. Thierry de Vulpillières préside Evidence B, une société qui va candidater à l’appel à projets:

“Ça va être restreint à la discipline. Ça ne va pas être le même qui va servir pour les mathématiques ou pour les langues. On va aller sur des petits modèles, donc des algorithmes qui sont informés par des expertises en matière de collèges ou de lycées”, souligne-t-il.

Une technologie coûteuse

Mais attention aux jeunes profs inexpérimentés qui peuvent mal s’en servir, met en garde Thibaud Hayette, enseignant de français, référent numérique dans l’académie de Lyon. “Ce que je crains un petit peu c’est qu'on se dise ‘oui ça a l’air très bien’ et qu’on suive ce plan sans le remettre en question”, pointe-t-il.

Eugénie de Zutter, du syndicat des lycées et collèges (SNALC), regrette qu’une telle technologie, coûteuse, n’ait pas fait l’objet d’un débat:

“Pourquoi on aurait besoin de ces outils, pourquoi faire? Est-ce qu'à un moment donné, les enseignants, comme les élèves, on ne sera pas en train de tout faire par IA et perdre in fine des compétences”, s’interroge-t-elle.

Cet outil n’est pas une priorité selon elle.

Louise Sallé avec Guillaume Descours