Showrunner: l’application qui permet de créer votre propre série avec l’IA

Et si demain, au lieu de regarder une nouvelle série Netflix, vous pouviez créer la vôtre, sur mesure, avec vous-même dans le rôle principal ? C’est la promesse de Showrunner, une nouvelle plateforme américaine qui mise sur l’intelligence artificielle pour réinventer le streaming.
Netflix à la sauce IA
Showrunner fonctionne comme un Netflix boosté à l’IA. L’idée: permettre aux utilisateurs de générer leurs propres films ou séries en quelques minutes. Il suffit d’écrire un prompt – une description textuelle – et la plateforme se charge de créer un épisode animé. Exemple: "une sitcom façon The Office mais qui se déroule dans la rédaction de RMC".
Pour l’instant, la majorité des contenus générés sont des dessins animés, plus simples à produire. Les utilisateurs peuvent ensuite soumettre leurs créations à la plateforme ou bien s’appuyer sur des séries déjà présentes dans le catalogue pour fabriquer une fin alternative.
Devenir le héros… ou le méchant
Showrunner pousse l’expérience encore plus loin: il est possible de s’incruster dans les séries. Apparence, voix, personnalité… chacun peut générer un personnage à son image et prendre la place d’un héros ou d’un antagoniste. Un fantasme pour les amateurs de fanfictions, qui pourront enfin donner libre cours à leur imagination et réécrire leurs univers préférés.
Une plateforme encore limitée
La plateforme a été lancée il y a quelques semaines, uniquement aux États-Unis et pour un nombre restreint d’utilisateurs. Plus de 100.000 personnes seraient déjà sur liste d’attente. Showrunner sera gratuit au départ, puis passera à un modèle payant: entre 10 et 20 euros par mois pour générer une centaine de scènes, via un système de crédits. En revanche, le visionnage des contenus restera gratuit.
Des questions éthiques et culturelles
Reste un problème majeur : celui des droits d’auteur. Showrunner permet de créer des histoires dérivées d’univers connus sans accord préalable des studios. La plateforme dit vouloir négocier avec des géants comme Disney, mais la bataille s’annonce complexe.
Au-delà du juridique, c’est une question de société qui se pose : si chacun consomme des histoires sur mesure, calibrées à ses goûts, que restera-t-il de notre culture commune? Les séries et films partagés forgent des références collectives, des héros universels, une mémoire culturelle. Demain, si chacun vit dans sa bulle narrative, ce lien pourrait se fragiliser.