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Étude Pisa: comment le gouvernement veut répondre à l’inquiétude sur le niveau des élèves en maths

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Le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal doit annoncer ce mardi à 13h45 une série de mesures pour relever le niveau des élèves, alors que les résultats du rapport Pisa, attendus à 10h, éclaireront les performances des écoliers en mathématiques.

Quel niveau en maths pour les jeunes Français? L’OCDE publie ce mardi à 10h les résultats du rapport Pisa (Programme international de suivi des acquis des élèves). Une étude sur le niveau en mathématiques des élèves de 15 ans. C'est un indice de performance publié tous les trois ans, qui permet de comparer les capacités des élèves français à ceux des autres pays de l'OCDE. Il se base sur trois domaines particuliers: la compréhension de l'écrit, la culture scientifique et la culture mathématique. L'exercice a été soumis à 690.000 jeunes de 81 pays et territoires, un échantillon représentant 29 millions d'élèves de 15 ans. En France, 6.770 élèves, dans 282 écoles, y ont participé.

Cette année, l'accent a été mis sur les mathématiques, 70% de l'ensemble des questions portaient sur ce domaine. Le précédent rapport Pisa qui en traitait avait été publié en décembre 2013. Les maths, une matière dans laquelle les élèves français sont en difficulté, comme plusieurs études récentes le montrent.

Sébastien Planchenault, professeur et formateur de mathématiques, invité de Charles Matin sur RMC ce mardi, justifie ce niveau en baisse d’abord par un problème de recrutement et de formation des enseignants. Les pays asiatiques sont en avance sur ce point-là: "Il y a énormément de temps de formation pour les enseignants, beaucoup plus qu’à l’heure actuelle en France". Mais il évoque aussi des modifications récurrentes par le gouvernement, qui ne laissent pas assez de temps aux professeurs pour "changer au niveau des pratiques professionnelles et de s’approprier les contenus et donc d’aider les élèves dans les apprentissages".

Un manque d’intérêt pour la matière se fait aussi ressentir: "On voit les mathématiques comme on les a apprises en tant qu’élèves. Heureusement, les pratiques pédagogiques ont beaucoup changé et évolué, mais ça peine à s’intensifier sur le terrain. On peut prendre beaucoup de plaisir à faire des mathématiques, on en fait beaucoup, il y en a partout. L’objectif de faire des maths, c’est de s’intéresser au monde qui nous entoure et de le comprendre".

Des groupes de niveaux et le redoublement de retour

C'est dans ce contexte que Gabriel Attal tiendra à 13h45 une conférence de presse intitulée "Choc de savoir". Le ministre de l'Education nationale doit dévoiler des mesures pour relever le niveau des élèves. Et ne pas laisser le collège tomber en panne, disait-il le 13 novembre dernier. Il a déjà avancé quelques pistes, dont une principale: le retour des groupes de niveaux dès la rentrée prochaine. Ils concerneront en particulier les mathématiques et le français. Les syndicats, eux, demandent déjà des effectifs réduits pour les élèves les plus en difficulté, pour que cette mesure soit vraiment efficace.

Le professeur et formateur de mathématiques Sébastien Planchenault met en garde face à cette proposition, qui peut être "efficace" seulement si c’est "ponctuel et pas continuellement les mêmes classes". "C’est stigmatisant pour les élèves" et les emplois du temps des enseignants vont être "extrêmement contraints", ajoute-t-il.

Autre point qui devrait être abordé ce mardi après-midi: un recours plus simple au redoublement. Depuis une décennie, le redoublement n'est que très peu utilisé mais il devrait l'être à nouveau, notamment dans les classes du primaire. Dernier aspect, les manuels scolaires pourraient évoluer. Le ministre souhaite mettre en place des manuels standardisés qui permettent plus d'homogénéité entre les différents établissements.

Solenn Guillanton avec Mahauld Becker-Granier