Influence du porno dès le collège: "On se dit direct que les filles aiment le sexe"
Aujourd'hui, c'est à l'âge de 11 ans qu'un enfant va pour la première fois être confronté à des images pornographiques, parfois particulièrement choquantes. Dans le cadre de la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, Emmanuel Macron présentera samedi un éventail de mesures contre les violences sexuelles et sexistes. Parmi ces mesures, une vaste opération de sensibilisation contre la pornographie qui impliquerait les parents, les adolescents et les personnels des établissements scolaires, est à l'étude.
"Tous les garçons de mon âge regarde ça"
Car il suffit de se rendre dans un collège pour se rendre compte à quel point les adolescents sont confrontés, parfois malgré eux, à la pornographie. Lorsqu'on demande à un groupe de collégiens s'ils ont déjà vu des vidéos porno, leur première réaction c'est d'abord… le rire. Mais la parole se libère très vite. "Tous les garçons de mon âge regarde ça, c'est sûr", assène Julien, 13 ans.
Et le garçon veut montrer qu'il sait de quoi il parle. "Y a des moments où c'est hardcore, violent. Quand il y a plusieurs garçons autour de la meuf, ça fait mal pour la meuf. On se dit direct que les filles aiment le sexe". Des propos tenus devant sa camarade de classe, gênée. "Ça me choque un peu quand même parce que c'est mon ami, je ne le savais pas comme ça".
"Littéralement, ça fait prostituées en fait". Pour Jessica et Maya, élève de 4ème, c'est certain... ces vidéos véhiculent une image dégradante des femmes. "A cause de ça, ils pensent qu'on va faire tout ce qu'ils veulent. Les garçons ça les rend plus machos, on va dire".
"Le collège c'est quasiment déjà trop tard"
Face à ce constat, l'association e-nnocence plaide pour qu'une prévention soit faite dès le plus jeune âge pour protéger les enfants des dangers de la pornographie. "Le collège c'est quasiment déjà trop tard, explique Gordon Choisel, son président. Il faut que le gouvernement offre au ministère public les moyens de bloquer les accès aux plateformes qui diffusent ces contenus qui vont créer des dommages chez les jeunes."