L'académie de Dijon va remplacer les profs de Français par d'autres: "C'est stupide" tacle Barbara Lefebvre

L'académie de Dijon veut compenser les absences des professeurs de français par des enseignants d'autres matières. Une idée "stupide" pour la prof des GG Barbara Lefebvre qui ne voit pas comment faire avec les emplois du temps déjà chargés.

Face à la pénurie de profs et pour lutter contre les absences, l'académie de Dijon veut solliciter dans ses collèges et lycées, les enseignants d'autres disciplines pour compenser. Dans un premier temps, l'opération baptisée "enseigner le Français", ne doit concerner que les profs de cette discipline.

Les profs remplaçants doivent avoir suivi des études littéraires à un moment dans leur parcours et passer un oral de 30 minutes. C'est uniquement dans ce cas qu'ils pourront effectuer des remplacements temporaires.

"Déshabiller Paul pour habiller Jacques"

"Je suis prof d'histoire-géographie et j'ai une maîtrise de lettres mais du coup, je ne peux plus faire mon service d'histoire-géographie si je remplace", s'interroge l'enseignante des Grandes Gueules Barbara Lefebvre. Si elle trouve "l'idée stupide", elle aimerait bien donner des cours de Français "pour faire faire de la grammaire et des dictées mais ça ne plaira pas à l'inspection et au rectorat".

Devenir prof en 30 minutes : possible ! - 03/06

9:06

"L'idée est saugrenue mais je ne vois pas comment ils vont faire avec les emplois du temps. Même si je veux, comment vont-ils s'organiser avec les autres classes", tacle Barbara Lefebvre. "C'est déshabiller Paul pour habiller Jacques", conclut-elle.

Les raisons de la pénurie trop profonde?

"Tout professeur est censé être un professeur de Français", note de son côté le professeur de philosophie Jean-Loup Bonnamy. "Tu ne peux pas être prof de maths ou de physique si tu ne t'exprimes pas dans un Français clair et rigoureux. La maîtrise de la langue devrait être un pré-requis, tout professeur à deux matières, le Français et la sienne", ajoute-t-il sur RMC et RMC Story.

"S'il y a une pénurie aussi, c'est parce que c'est un métier qui s'est dévalorisé, c'est mal payé. Et il y a des problèmes d'ambiance, le prof n'a pas choisi ce métier pour faire de la discipline et gérer des problèmes de comportements sur lesquels il ne sera pas toujours soutenu par sa hiérarchie", ajoute-t-il.

Les volontaires devront rédiger un rapport d’une dizaine de pages retraçant leur expérience liée au français, puis passer un entretien devant un jury d’inspecteurs pédagogiques régionaux.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC