Une "allocation d'autonomie" ferait "sortir les étudiants de la précarité", plaide l'Unef

"Un étudiant sur deux saute un repas par jour faute de moyens financiers", a alerté ce jeudi 29 août sur RMC, dans Estelle Midi, la vice-présidente de l'Unef, Salomé Hocquard. "Seulement 1,7% des étudiants" percoivent "l'échelon maximum de bourse", a-t-elle rappelé, regrettant que ce soit la "situation des parents qui soit prise en compte et pas la nôtre".
"Les étudiants sont majeurs juridiquement mais mineurs socialement", estime Salomé Hocquard, vice-présidente de l'Unef
Selon une étude Opinionway relayée par BFMTV mardi, les étudiants vivent au-dessus de leurs moyens. Actuellement, ils estiment le montant total de leurs dépenses mensuelles à 700 euros, soit 72 euros de plus que le montant à leur disposition. Selon eux, le budget pour permettre de vive décemment serait de l'ordre de 1.218 € par mois.
Parallèlement, le syndicat étudiant Unef a dénoncé mi-août de nouveau l'augmentation du coût de la rentrée, 2,25% pour 2024-2025, soit de "482,16 euros" sur une année. Il met en exergue notamment l'augmentation des frais d'inscription universitaire et de la CVEC, une contribution obligatoire pour les étudiants depuis 2018, et pointe une stagnation des montants des bourses étudiantes.
"Le salariat étudiant est la première cause d'échec"
Pour "pouvoir sortir structurellement les étudiants de la précarité", le syndicat milite, et ce depuis "plus de 72 ans", pour la création d'une "allocation d'autonomie". Celle-ci vise à "garantir l'émancipation, notamment l'émancipation financière, des étudiants", a expliqué Salomé Hocquard.
Celle-ci a balayé par ailleurs d'entrée l'argument des "petits boulots" qui permettraient aux étudiants de joindre, difficilement, les deux bouts. "Ils ne permettent pas d'avoir un revenu suffisant", a-t-elle martelé. "Le salariat étudiant est la première cause d’échec dans les études. Est-ce que la période des études est faite pour se consacrer aux études ou autre chose? C’est un débat à avoir", a poursuivi l'étudiante. "Est ce qu'on continue de dire que c'est normal qu'un étudiant mange des pâtes?"
Salomé Hocquard a expliqué que selon le projet porté par l'Unef, cette allocation n'engendrerait pas d'impôts supplémentaires mais serait issue de la "création d’une nouvelle branche de la Sécurité sociale qui permet de gérer les cotisations sociales qui rentreraient et qui seraient redistribuées".
Une allocation également soutenue par des présidents d'université
Il y a an, 14 présidents d'université avaient également appelé à la création d'une "allocation d'études pour tous les étudiants" pour "juguler la pauvreté", faciliter "le développement de l'autonomie" des jeunes et leur accès à l'enseignement supérieur ...
Une proposition également portée par la députée européenne Insoumise Manon Aubry dans le programme du NFP après les législatives.
Un revenu minimum étudiant dans certaines communes
À défaut d'une allocation d'autonomie étudiante, dont Emmanuel Macron est résolument contre - "Je ne suis pas favorable à ce qu’on dise, à 18 ans, on a le droit à un revenu universel sans obligation", avait déclaré l'année dernière le président - plusieurs communes ont mis en place un revenu minimum étudiant.
Cette aide financière, déjà proposée dans plus d'une dizaine de villes, sera mise en place à partir du mois de septembre à Petit-Quevilly en Seine-Maritime. Le revenu minimum étudiant est une aide versée à l'échelle municipale. Les conditions d’attribution varient par conséquent selon les communes, mais les critères d'attribution sont globalement les mêmes, comme le lieu de résidence, le statut et l'âge de l'étudiant et les ressources financières.