Le coup de pression de Borne aux recteurs après l'arrestation d'une élève sans papier dans son collège

Des élèves de 4e dans leur salle de classe au collège Jean Mermoz, le 2 septembre 2009 à Faches-Thumesnil près de Lille, au premier jour de la rentrée scolaire (photo d'illustration) - Philippe Huguen/AFP
Les interventions de police sont "strictement interdites" dans le cadre scolaire. C'est le rappel effectué par la ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne mardi soir aux recteurs académiques après l'arrestation d'une élève sans papier de 3e dans son collège.
L'ex-Première ministre rappelle aux recteurs que "les interventions des forces de police et de gendarmerie liées aux procédures d’éloignement sont strictement interdites dans le cadre scolaire".
"Le chef d'établissement a permis ça"
Ce rappel intervient après l'interpellation d'une collégienne mercredi dernier dans son collège de Maizières-lès-Metz en Moselle. Originaire du Burkina Faso et sans papier, cet élève se trouvait en récréation vers 10h du matin quand elle est emmené dans un bâtiment administratif par des membres du personnel. Dans cette salle l'attendaient des gendarmes, venus la chercher au sein même de son collège.
"Les personnels ont été choqués, les élèves ont été choqués", déplore au micro de RMC Etienne Rioche, du syndicat Sud Education Lorraine Nord. "Le chef d'établissement a permis ça et ça nous pose problème. Les élèves et les personnels doivent être protégés sur leur lieu de travail. C'est un lieu qui doit être protégé et ça n'a pas été le cas", poursuit-il.
Une opération en lien avec la famille?
Contacté par RMC le ministère de l'Intérieur assure que cette opération a été faite en lien avec la famille de la collégienne, sa mère et son petit frère, avec qui elle a ensuite été expulsée vers la Belgique, où avait été effectuée leur première demande d'asile.
Sauf que, les interventions des forces de l'ordre dans une école sont contraires à une circulaire de 2013, a rappelé Elisabeth Borne dans son mail aux recteurs. Elle pointe aussi le rôle des chefs d'établissement qui doivent préserver un environnement éducatif serein. Plusieurs syndicats appellent eux à un rassemblement vendredi devant la préfecture de Moselle.