Lycée musulman Averroès de Lille: les avocats dénoncent une "cabale" et l'influence de Darmanin

Après la polémique, la riposte médiatique et judiciaire. Les avocats du lycée musulman Averroès de Lille, qui a perdu son contrat avec l'Etat, ont dénoncé mercredi une "cabale" politique et promis des actions en justice "dans les jours qui viennent".
"Nous sommes face a une cabale organisée politiquement" visant "un lycée dont l'excellence a été reconnue, mais qui dérange par l’identité qu’il porte", a affirmé Me Vincent Brengarth lors d'une conférence de presse à Paris. Cette opération "s'inscrit dans une forme de nouveau maccarthysme à la française", a abondé Me William Bourdon.
L'influence de Darmanin visée par les avocats
La préfecture du Nord a pris la décision le 7 décembre de mettre fin au contrat liant le lycée lillois Averroès à l'Etat, cessant ainsi de subventionner le principal lycée musulman de France, vingt ans après sa création. Le préfet du Nord Georges-François Leclerc met notamment en avant, dans un courrier dont l'AFP a pris connaissance, des "manquements graves aux principes fondamentaux de la République".
"Les griefs sont faux et je le prouverai en justice", a assuré Paul Jablonski, avocat de l'association Averroès. Me Bourdon a pour sa part affirmé que le préfet, "homme lige de Gérald Darmanin", avait "annoncé dès son arrivée qu’il aurait la peau du lycée".
"Évidemment nous allons introduire tous les recours utiles, y compris en urgence, dans les jours qui viennent" ainsi qu'un recours au fond, a-t-il assuré, en se disant "confiant".
Les avocats dénoncent un "deux poids deux mesures"
Car des juridictions administratives et le Conseil d'Etat ont "censuré un certain nombre de décisions" ces derniers mois, notamment "sur le fondement qui va être le cœur nucléaire de notre argumentation, à savoir l’absence de proportionnalité", a-t-il expliqué.
Dénonçant également un "deux poids, deux mesures", il a évoqué "des lycées catholiques du côté de M. de Villiers en Vendée, ou à Bordeaux", où les médias ont révélé "des projets pédagogiques souillés par des éléments de langage homophobes, racistes ou parois antisémites".
"Y a-t-il eu des mesures prises aussi brutalement dans des établissements qui continuent à ronronner, dans une idéologie parfois mortifère et toxique ?", s'est interrogé l'avocat.