Macron défend l’interdiction de l’abaya et se dit favorable à l’expérimentation de l’uniforme

Emmanuel Macron sur la chaîne Hugo Décrypte le 4 septembre 2023 - Hugo Décrypte/YouTube
Emmanuel Macron s'est dit lundi favorable à des "expérimentations" et une "évaluation" du port de l'uniforme à l'école, se prononçant de son côté plutôt pour une tenue unique, "beaucoup plus acceptable pour les adolescents".
"Je suis favorable à l'approche expérimentation, évaluation", a-t-il dit dans une interview sur la chaîne du Youtuber HugoDécrypte, après avoir rappelé qu'à l'origine il était "plutôt pour que chaque établissement gère la chose" mais que la question prenait désormais des "proportions folles" dans le débat public. "Il y a l'uniforme et il y a aussi la tenue unique. Sans avoir un uniforme, on peut dire: 'vous vous mettez en jeans, tshirt et veste'", a-t-il fait valoir.
"La question de la tenue unique est à mon avis plus acceptable, peut paraître un peu moins stricte d'un point de vue disciplinaire", a-t-il ajouté.
Pour le président de la République, cette tenue règle beaucoup de sujets. "D'abord la laïcité et puis un peu l'idée qu'on se fait de la décence, c'est-à-dire on ne veut pas des tenues trop excentriques", a-t-il encore souligné.
Emmanuel Macron s'exprime sur l'interdiction de l'abaya
Egalement interrogé sur l’interdiction du port de l’abaya en milieu scolaire, Emmanuel Macron a défendu cette décision, prônant une application stricte de la laïcité.
"De la maternelle jusqu’au baccalauréat, l’école est laïque et il n’y a pas de place pour le signe religieux. Je ne stigmatise personne", assure le président de la République, tout en évoquant une robe qui est "un signe religieux" pour lui. Il a également évoqué les attentats terroristes et l'assassinat de Samuel Paty pour expliquer le contexte de la décision du gouvernement d'interdire l'abaya dans les établissements scolaires.
"Nous vivons aussi dans notre société avec une minorité, des gens qui, détournant une religion, viennent défier la République et la laïcité", a déclaré le chef de l'Etat.
"Ça a parfois donné le pire. On ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas eu d'attentat terroriste et Samuel Paty", a-t-il dit, en référence à l'enseignant de Conflans-Sainte-Honorine assassiné le 16 octobre 2020, quelques jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.
"Je dis juste : ce système est là", a poursuivi Emmanuel Macron. "Ça s'est fait parce qu'un enseignant apprenait la laïcité dans son cours et qu'ensuite il y a eu cet emballement avec les réseaux sociaux et des gens qui ont ensuite commis le pire". Relancé par le journaliste Hugo Travers, Emmanuel Macron a déclaré: "Je ne fais aucun parallèle" entre les actes de terrorisme et la tenue portée par des jeunes filles musulmanes.
"Je vous dis juste que la question de la laïcité dans notre école est une question profonde".