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Éducation

Manque d'enseignants: la proposition d'Elisabeth Borne qui veut ouvrir le recrutement dès le Bac+3

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La ministre de l'Éducation, Élisabeth Borne, a annoncé sa volonté d'ouvrir dès 2026 le recrutement des professeurs après la licence. Soit seulement trois ans après le bac et de les former ensuite pendant deux ans. Une proposition pour pallier au manque d'attractivité du métier.

Élisabeth Borne, ministre de l'Education, a annoncé ce week-end dans Le Parisien sa volonté d’ouvrir le recrutement des professeurs dès le niveau Bac+3 puis de former les enseignants pendant leurs deux ans de Master dès les concours de 2026.

Une manière de redorer le blason de la profession, et pallier à sa crise de l'attractivité alors que le gouvernement veut faire de la formation des enseignants, l’une de ses priorités.

Une proposition pour répondre à une demande urgente. En effet, faute de professeurs titulaires dans les établissements, en Alsace, en 2022, 20% des enseignants étaient des contractuels.

Et ce chiffre ne fait qu’augmenter depuis. “Ça ouvre la porte à plus de monde. Faire des études universitaires longues, ce n’est pas donné à tout le monde. Après ça ne suffira pas de faire le concours en L3”, estime Denis Grisinelli, responsable UNSA éducation du Bas-Rhin.

De moins en moins de candidats

La CGT aussi est favorable à ce changement, sous certaines conditions mais ce n'est pas le cœur du problème, selon Laurent Festhauer, secrétaire départemental.

“Ce n’est pas la licence ou le master qui sont des freins à l’attractivité, ce sont les salaires. Quand on a des enseignants qui commencent au SMIC c’est là que le bât blesse. Vous traversez la frontière ici en Alsace, vous allez en Allemagne et vous avez le double”, pointe-t-il.

Pour Nathalie Faivre, secrétaire SNES FSU du Doubs, le gouvernement est hors sujet. Dans l'académie de Besançon, il y a près de 800 contractuels.

“Depuis 2017, le ministère recrute de moins en moins. Le corollaire, c’est que bien évidement il y a de moins en moins de candidats puisque les étudiants ne veulent pas se lancer dans des cursus d’études où il n’y aurait pas de débouchés”, dénonce-t-elle.

Pour créer des vocations, les syndicats sont d'accord, l'important c'est donc d'améliorer le salaire, mais auusi les conditions de travail des enseignants.

Lucile Pascanet avec Guillaume Descours