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Mobilisation contre le choc des savoirs: "L'école des choristes et du passé", dénonce le président de la FCPE

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Une mobilisation contre le choc des savoirs voulu par Gabriel Attal se déroule ce samedi dans toute la France. Sur RMC, Grégoire Ensel, président de la FCPE, a dénoncé une école du "tri" et de la "séparation" de par l'instauration des groupes de niveau au collège, estimant que le projet proposé était celui des "choristes et du passé".

La mobilisation nationale contre la réforme du "choc des savoirs" se déroule ce samedi dans toute la France. Syndicats, enseignants, parents et élèves vont défiler notamment pour demander l'abandon de l'une des mesures les plus controversées, l'instauration de groupes de niveau au collège. À Paris, un cortège s'élancera de la place de la Sorbonne à 13H00 en direction de la place de la Bastille. 

Les "groupes" entreront en vigueur à compter de la rentrée scolaire 2024 pour les classes de sixième et de cinquième, et à partir de la rentrée scolaire 2025 pour les classes de quatrième et de troisième. Une mesure annoncée par Gabriel Attal lors de son bref passage à la tête de l'Education nationale.

L'invité du jour : Grégoire Ensel - 25/05
L'invité du jour : Grégoire Ensel - 25/05
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"On sait que cela ne fonctionne pas. Cela ne permet pas aux plus faibles de devenir meilleur et cela creuse l'écart avec les plus fort", dénonce ce samedi sur RMC dans la Matinale Week-end Grégoire Ensel, président de la FCPE. "Pour qu'un groupe progresse, il faut qu'il y ait de l'émulation, c'est la rencontre, les échanges et la pédagogie de l'enseignant qui permettent à tout le monde de progresser", plaide-t-il.

La ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet préfère parler de "groupes de besoins". Les textes officiels donnent une certaine souplesse à chaque établissement pour les mettre en oeuvre. 

"Richesse de l'école publique"

Ce dernier l'assure, les élèves les plus doués ne sont pas tirés vers le bas par les élèves en difficulté. "La capacité de progresser tire tout le monde vers le haut", assure-t-il. "C'est la richesse de l'école publique".

Une volonté d'inclusion qui ne vaut que sur le papier selon Grégoire Ensel, qui cite les élèves en situation de handicap et le manque d'accompagnants (AESH). "L'inclusion que nous portons ne se traduit pas dans les faits et cela produit des effets impossibles en classe", regrette-t-il.

Alors que le corps enseignant s'apprête à battre le pavé aujourd'hui, Grégoire Ensel justifie la mobilisation contre une réforme qui créé une "école de la division, qui fractionne, divise et trie". "On refuse de toucher au fondement même de l'école publique", explique-t-il.

"Notre combat, c'est moins d'élèves par classe et plus d'enseignants

Autre mesure qui inquiète la profession, le fait que le redoublement soit désormais uniquement décidé par les enseignants. "C'est un échec quand le redoublemnt est vécu comme une sanction et qu'il n'est pas discuté par la famille et l'élève. On voit que dans la durée, c'est contreproductif et cela fait plonger l'élève", expose Grégoire Ensel.

Ce dernier fustige également le concept de "classe prépa" vers la seconde pour les élèves n'ayant pas réussi à obtenir le brevet à la fin de la classe de 3ème. Une mesure expérimentale qui sera testée dans un lycée par département. Un moyen encore déguisé, selon lui, de faire du tri.

"On va trier les élèves pour voir s'ils auront une orientation subie ou une capacité à intégrer le lycée", selon Grégoire Ensel, qui rappelle que ces élèves n'auront même pas à repasser le brevet.

"Un cap et une boussole [...] L'école ne sait plus où elle va"

Aujourd'hui, Grégoire Ensel appelle l'Education nationale et le gouvernemet à repenser avec tous les acteurs un nouveau projet de société pour l'école. "On refuse cette école du tri et de la séparation. L'école mérite un autre projet de société que celui des choristes et du passé", martèle-t-il.

"Il faut donner un cap et une boussole à l'école publique, elle a perdu son sens et ne sait plus où elle va," lâche Grégoire Ensel.

Léo Manson