"Nous n'obéirons pas": des cadres de l'Éducation nationale s'opposeront à l'extrême droite si elle gouverne

Ils sont 900 chefs d'établissements, de collèges et lycées, inspecteurs pédagogiques, d'académie et généraux à avoir signé une pétition "Pour la République" et surtout contre le Rassemblement national. Tous affirment qu'ils désobéiront si le parti d'extrême droite arrive au pouvoir à l'issue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains.
"Demain, peut-être, notre prochain ministre issu" de l'extrême droite "exigera des cadres que nous sommes d’appliquer des directives, de mettre en œuvre des politiques ou d’organiser un enseignement en opposition avec les valeurs républicaines qui fondent nos métiers et justifient nos engagements", écrivent-ils dans la pétition, redoutant une école qui "serve un projet politique funeste".
"Nous ne l’accepterons pas. En conscience et en responsabilité, nous n’obéirons pas"
Plus de 30 ans qu'Emmanuel Constant a prêté allégeance - comme il aime à le dire - à l'Education nationale. "J'ai toujours appliqué les réformes, que j'en partage la philosophie ou pas. Je suis fonctionnaire, c'est la loi", explique-t-il. Cependant, si le Rassemblement national arrive au pouvoir: "Je n'obéirai pas", martèle le chef d'établissement, qui craint des "politiques contraires aux valeurs de l'école publique française".
"Le fondement de l'école, c'est d'accueillir tous les élèves. Je ne souhaite pas me retrouver dans une situation où on me demanderait d'avoir à sélectionner des élèves en fonction de leur titre de séjour et à les vérifier. Si on me le demande, je ne le ferai pas", prévient-il.
Quelles sanctions possibles ?
Une prise de position inédite de la part des cadres de l'Education nationale. "Nous, cadres, prenons nos responsabilités, clame Jean-Charles Ringard, inspecteur général honoraire. "Nous l'assumons en responsabilité et en conscience. Cette position, d'une certaine manière, protège le corps enseignant de toute exaction potentielle."
Des fonctionnaires qui s'exposeront à des sanctions disciplinaires, de la retenue sur salaire à la révocation totale de la fonction publique.