"On n'a pas eu du tout de conseils": face à Parcoursup, des lycéens en manque d'accompagnement

J-1 avant la fin de la première phase de voeux sur Parcoursup. Les 600.000 élèves de terminale doivent avoir rempli leurs voeux avant ce jeudi 14 mars, 23h59. Ce qui n'est pas toujours facile... Naviguer sur la plateforme et y formuler des voeux de formation dans l'enseignement universitaire peuvent apporter beaucoup de stress. D'autant plus qu'ils ne sont pas toujours si bien préparés que cela dans leur établissement, contrairement à ce que prévoit la loi. Depuis 2018, les élèves sont pourtant censés être accompagnés et bénéficier d'1h30 par semaine en moyenne d'accompagnement à l'orientation.
"Volume indicatif, selon les besoins des élèves"
Au total, de la seconde à la terminale, 54 heures doivent être consacrées à l'accompagnement dans l'orientation, incluant des sessions en classe mais aussi des journées découvertes des métiers. Un volume horaire "indicatif", "selon les besoins des élèves et les modalités de l'accompagnement à l'orientation mises en place dans l'établissement", précise le ministère de l'Education nationale. Et c'est bien le problème, car la pratique diffère de la théorie.
"On a une petite demi-heure, mais c'est tout", confie à RMC une lycéenne. Une autre explique qu'ils n'ont tout bonnement aucun accompagnement: "On n'a pas du tout eu d'heures de conseils de la part des professeurs". Un lycéen se rappelle, lui, avoir eu seulement une heure, "en début d'année". Un élève regrette l'absence d'accompagnement: "J'aurais aimé en avoir plus, on peut être perdu au cours de l'année", confie-t-il.
Les professeurs, les CPE mais surtout les conseillers d'orientation peuvent accompagner les lycéens. Mais les 54 heures prévues par le texte ne sont pas financées. Conséquence: les enseignants n'ont pas de temps dédié dans leur emploi du temps.
"On est surbooké, il faut plus de moyens"
Les conseillers d'orientation psychologues (COP), comme Géraldine Duriez, du SNES, ne sont pas suffisamment nombreux. En moyenne, il y a un un conseiller pour 1.600 élèves. " À cette période, on est en surbooking", explique-t-elle. "On a souvent des rendez-vous plein 15 jours avant, on est debordé, il faut davantage de moyens humains," plaide Gérald Duriez.
Les proviseurs disent se battre pour tenter d'en faire le maximum mais admettent ne pas pouvoir mettre en place un suivi personnalisé pour chaque élève, faute de temps et de moyens.