Gérard Miller accusé de viols: "On ne peut compter sur aucun homme", selon Sandrine Rousseau

Sandrine Rousseau se dit "trahie de manière absolue, totale et fondamentale". La députée EELV a réagi dans un entretien à Elle, paru mercredi, aux accusations de viols et agressions sexuelles à l'encontre de Gérard Miller. Le célèbre psychanalyste engagé auprès de LFI l'avait soutenue lors de la primaire écologiste de 2021. Selon elle, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est "un combat dans lequel on ne peut compter sur aucun homme".
Maxime Ruszniewski, président de Remixt, plateforme destinée à sensibiliser aux discriminations, et membre du Haut-conseil à l'égalité femmes/hommes, estime ce jeudi 15 février dans Estelle Midi sur RMC, que les propos de Sandrine Rousseau sont "dangereux et inefficaces", précisant toutefois qu'il ne veut pas faire son "procès".
"J'ai envie de hurler"
Dans son entretien à Elle, la députée EELV de Paris a déclaré au magazine avoir "envie de hurler" et s'est "excusée" auprès des femmes qui accusent Gérard Miller. Elle a également confié se "sentir bien seule dans son camp pour mener le combat".
"On ne va pas se voiler la face, c'est un silence un peu honteux. On n'est pas fiers d'avoir ça chez nous", réagit Sandrine Rousseau sur l'affaire Gérard Miller.
Sandrine Rousseau pointe la timidité de la gauche à prendre ses distances avec Gérard Miller. Le retour du député Adrien Quatennens dans le groupe parlementaire de LFI après quatre mois d'exclusion en réaction à sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales, est aussi évoqué.
" Je ne crois pas que notre genre détermine notre pensée et nos actes"
"Je ne crois pas que notre genre détermine notre pensée et nos actes. Cela ferait longtemps que Marine Le Pen et Giorgia Meloni œuvreraient pour le droit des femmes. On ne naît pas homme agresseur. On ne peut pas donner l'illusion qu'on ne peut plus compter sur les hommes dans ce combat" répond Maxime Ruszniewski. "Ceux qui méritent notre condamnation dans ce pays, ce sont les agresseurs et violeurs, pas les féministes", a-t-il néanmoins rappelé.
Lutter contre la connivence entre les hommes
Pour Hélène, auditrice RMC, qui dit comprendre la phrase de Sandrine Rousseau, le problème tient surtout dans la connivence masculine. "Quand on en parle (de violences sexistes ou sexuelles, NDRL), les hommes sont en mode: 'C'est mon pote, le dimanche quand je vais joueur au foot, il est gentil'". Elle dénonce, selon elle, le relativisme et le déni des hommes lorsqu'ils sont confrontés aux violences de leurs amis masculins. "J'invite plutôt les hommes à écouter, entendre et essayer d'avoir une relation éthique entre eux", ajoute Hélène.
Un débat qui n'a pas manqué de faire réagir Nesrine Slaoui et Frédéric Hermel, sur le plateau d'Estelle Midi sur RMC. Celle-ci dit la "comprendre" et estime que "la défiance est déjà là". "En tant que femme, on est en situation de méfiance tous les jours", précise-t-elle, rappelant les chiffres du ministère de l'Intérieur, à savoir qu'un viol est commis toutes les sept minutes en France et qu'une femme sur trois sera violée ou agressée au cours de sa vie.
Frederic Hermel dénonce de son côté "l'essentialisation" des hommes de la part de Sandrine Rousseau. "Dire que les hommes sont des violeurs potentiels, c'est insultant, c'est d'une extrême violence", juge-t-il.