Hanouka à l'Élysée: "Est-ce qu'il fallait que je plaque le grand rabbin au sol?", demande Macron

Emmanuel Macron lors d'une célébration de Hanouka à l'Elysée avec le grand rabbin de France, le 8 décembre 2024. - BFMTV
Le 7 décembre, le président avait reçu un prix récompensant sa lutte contre l'antisémitisme. A cette occasion, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a allumé la première bougie de Hanouka dans la salle des fêtes de l'Élysée.
Le chef de l'État a livré mercredi sur France 5 son récit de cet épisode qui avait fait polémique.
"Aucun caractère religieux"
"J'ai allumé la bougie du souvenir, la petite bougie rouge, qui n'a aucun caractère religieux, aucun", s'est-il justifié dans l'émission C à Vous sur France 5.
Haïm Korsia s'est ensuite saisi de cette bougie du souvenir d'Auschwitz pour allumer "les premières bougies d'une fête qui est une fête religieuse", a raconté Emmanuel Macron, se défendant d'avoir lui-même "participé" à une "réunion religieuse".
"Est-ce qu'il fallait que je bondisse sur le grand rabbin, que je le plaque au sol en lui disant ‘non’?", a fait mine de s'interroger Emmanuel Macron.
"Il y a des gens pour qui c'est juste allumer des bougies, il y a des gens pour qui c'est religieux, il l'a fait ici, il ne l'a pas surjoué", a-t-il continué lors de cette émission en direct depuis le palais présidentiel.
Une atteinte à la laïcité ?
"Je pense que ce n'est pas une infraction aux règles de la laïcité", a précisé le chef de l'Etat, ajoutant que "tout le monde a besoin de transcendance et de spiritualité".
Pour sa participation à la cérémonie, Emmanuel Macron avait été accusé d'avoir porté atteinte à la séparation des religions et de l'Etat, valeur cardinale de la République française.
Au sein de la communauté juive même, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, avait pris ses distances avec cette cérémonie, parlant d'une "erreur".
"Ce n'est pas la place au sein de l'Élysée d'allumer une bougie de Hanouka parce que l'ADN républicain, c'est de se tenir loin de tout ce qui est religieux", avait-il commenté.
Emmanuel Macron avait déjà créé une polémique sur la laïcité en allant assister à la messe du pape à Marseille en septembre.
"Si je participais à l'office en me signant, en faisant un geste religieux, de fait je marquerais une adhésion à une religion. Il se trouve que certains de mes prédécesseurs l'ont fait (...) Moi, je ne l'ai jamais fait", s'est-il défendu mercredi soir.