La natalité ne cesse de diminuer en France: "Une baisse de la pression sociale à avoir un enfant"

Les naissances continuent de baisser en France, selon les chiffres dévoilés par l'Insee dans son étude annuelle sur la natalité, publiée jeudi 14 novembre. En 2023, 677.800 bébés sont nés dans l'Hexagone, soit une baisse de 6,6% par rapport à 2022. Il s'agit de la baisse la plus forte depuis la fin du baby-boom. Cette fois-ci, pour la première fois depuis 2010, les mères de tous âges sont concernées, y compris celles de 35 ans ou plus.
Rien d'alarmant cependant pour Didier Breton, professeur de démographie à l'université de Strasbourg, qui préfère parler d'un report plutôt que d'un renoncement à avoir un enfant. "C'est vrai que cette période là a été probablement peu propice, avec un marché du logement saturé, une crise internationale...", énumère-t-il auprès de RMC.
Les couples qui ont des enfants en font désormais moins
Cette baisse des naissances s'inscrit dans une tendance à la baisse depuis déjà 10 ans. Deux raisons viennent à l'esprit du démographe: "Une baisse de la pression sociale à avoir un enfant, ce qui permet à des individus de ne pas en avoir", expose-t-il, avant de poursuivre: "Puis, un autre élément, avec une part un peu plus importante de couples qui restent à deux enfants, voire un."
Les couples auraient également plus de difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale. "On a l'école maternelle à l'âge de 3 ans, il y a un certain nombre de structures qui permettent d'accueillir des enfants. Il n'en demeure pas moins que le coût de l'enfant pèse sur les femmes. Elles veulent toujours des enfants, mais elles en veulent moins", avance la démographe Stéphanie Toutain.
Les zones rurales rattrapées
L'Hexagone n'est pas touché par cette baisse des naissances de manière homogène. Si les communes rurales avaient été épargnées par la baisse pendant la crise sanitaire, pointe l'Insee, ce n'est désormais plus le cas. Aussi, la natalité est en baisse de 9% dans le rural périurbain et -8% dans le rural non périrurbain. Les centres urbains connaissent eux une diminution de 5%.
La baisse des naissances entre 2022 et 2023 est plus marquée en France que dans l’ensemble de l’Union européenne (‑5,5 % dans l’ensemble de l’Union). Elle l’est en revanche moins entre 2019 et 2023 (‑10 %, contre ‑12 %), rappelle l'Insee.