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“La violence est de plus en plus fréquente”: les agressions, nouveau quotidien des soignants?

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Après l’agression d’une généraliste à Marseille, les médecins dressent un triste constat: les violences sont de plus en plus fréquentes, et rien n’est mis en place pour protéger les soignants.

Lundi 12 août, dans les quartiers Nord de Marseille, une médecin installée dans un centre de santé a été agressée. Lors d'une consultation avec deux femmes, elle a refusé de délivrer une ordonnance pour une tierce personne, qui ne s'était pas déplacée jusqu'au cabinet. Et devant le refus de leur médecin, les deux femmes en sont venues aux mains.

“Elles l’ont tapée, griffée, mordue… Vraiment, elles se sont acharnées sur elle. Elle était toute seule, le cabinet était vide”, raconte Saïd Ouichou, médecin dans le même cabinet.

“Elle m’a appelé tout de suite après, elle était bouleversée, traumatisée. J’ai vu sur des photos les morsures, c’est animal”, dénonce-t-il.

Cette jeune généraliste se retrouve avec quatre jours d'ITT. Elle a porté plainte et a prévenu le Conseil de l'ordre des médecins. Un rassemblement citoyen est prévu jeudi 22 août devant le centre médical.

"Une scène de barbarie"

“C’est une scène de barbarie qu’elle a vécu”, estime Stéphane Manigold, chroniqueur dans les Grandes Gueules, qui constate un échec de la République. “Quand tu commences à t’attaquer aux gens qui sont censés te sauver la vie, te soigner, avec une telle violence, c’est inacceptable”.

Jean-Jacques, auditeur et médecin généraliste, apporte son soutien à sa consoeur: “Je suis extrêmement choqué par cette agression. La violence est de plus en plus fréquente”. Il poursuit: “Celles qui sont aussi souvent confrontées à cela, ce sont nos secrétaires, qui sont victimes de violences verbales, très agressives. Parfois, c'est assez impressionnant et on se retrouve obligé d’exclure des patients”.

“Il y a quelques années encore le médecin était une personne respectée, aujourd’hui, on se fait envoyer chier pour une ordonnance”, conclut Jean-Jacques.

Constat partagé par Alexis, médecin en Gironde. D’un avis encore plus tranché, il estime que la solution pour mettre fin à ces violences, c’est d’arrêter la gratuité des soins. “Inconsciemment, ce qui va être gratuit va être sans valeur, il y a un problème avec cette gratuité des soins. Ces deux personnes n’ont pas conscience de la chance qu’elles ont de pouvoir aller chez le médecin et de ne rien payer”.

Autres solutions pour les chroniqueurs: punir plus fermement ce type d’agression, “arrêter le laxisme”, ou alors avoir recours au “name and shame”, une pratique qui consiste à exposer au grand public les comportements honteux.

Les G.G