Le nombre de femmes en progression à l'Assemblée

Le nombre de femmes élues lors des élections législatives est en nette progression et atteint un nombre record avec 155 députées sur 577, soit 26,86% des effectifs. /Photo d'archives/REUTERS/Jean-Paul Pélissier - -
Le nombre de femmes élues lors des élections législatives des 10 et 17 juin est en nette progression et atteint un nombre record avec 155 députées sur 577, soit 26,86% des effectifs, et elles se mettent sur les rangs pour présider l'Assemblée. La gauche, qui avait respecté la parité dans ses candidatures comme l'exige la loi, se taille la part du lion avec environ les deux tiers des effectifs féminins.
Depuis 1945, date à laquelle les femmes peuvent voter en France, ce pourcentage, qui était alors de 6,13%, avait régulièrement baissé pour atteindre 1,69% en 1973. Il est passé de 5,49% en 1981 à 10,81% en 1997, 12,31% en 2002 et 18,54% en 2007. Elles étaient 107 lors de la dernière législature.
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La France « entre l’Afghanistan et la Tunisie » pour le nombre de députées
C'est le PS qui a envoyé le plus gros contingent de femmes à l'Assemblée: 106 sur un total de 280 élus. Parmi les 17 élus EELV, 9 sont des femmes. Quatre femmes figurent dans les divers gauche, trois au PRG, deux au Front de gauche, deux dans les divers droite, une au MRC et une au Front national. Quant à l'UMP, qui avait présenté moins de 30% de candidates, il obtient moins de 14% d'élues (194) et envoi donc seulement 27 femmes à l'Assemblée.
« Certes il y a des avancées, désormais, la parité est un vrai sujet », estime Réjane Sénac, spécialiste de la parité au CNRS et à Sciences Po.
Au plan mondial, la France passe du 69ème rang en matière de femmes élues au Parlement au 34ème, poursuit-elle. « Entre... l'Afghanistan et la Tunisie », nuance la chercheuse, citant les données de l'Union interparlementaire. « Ces chiffres nous rappellent qu'il faut être lucides: il y a persistance de la virilité du pouvoir », enchaîne Mme Sénac. Elle relève aussi que l'amélioration du ratio candidates/élues n'est due qu'à la victoire du PS, qui présentait bien plus de femmes que l'opposition. « C'est mathématique: si la droite était passée, on serait sans doute toujours dans les chiffres » de l'Assemblée sortante, « voire plus bas » explique Réjane Sénac, qui insiste: « cela montre que les progrès ne sont pas pérennes ».
Une femme au perchoir ?
L'exécutif souhaiterait qu'une femme soit élue le 26 juin à la présidence de l'Assemblée nationale, ce qui serait une première dans l'histoire de la République. Après la défaite de Ségolène Royal, il n'est pas exclu que Marylise Lebranchu, réélue dimanche, quitte son poste de ministre chargée de la Réforme de l'Etat, pour briguer le "perchoir". Elisabeth Guigou, réélue dimanche, a dit lundi à mi-journée dans les couloirs du Palais-Bourbon qu'elle était « disponible » pour se porter candidate à la présidence de l'Assemblée mais que la décision devait être « prise collectivement » par le groupe PS qui doit se réunir jeudi.