"Le plus dangereux, c'est l'urine des rats": quels risques font courir les déchets qui s'accumulent?
Après le refus de la maire Anne Hidalgo, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a décidé de se passer de son avis et de suivre les ordres du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en réquisitionnant des éboueurs. Car il y a urgence. Depuis 11 jours, les éboueurs parisiens sont en grève contre la réforme des retraites, une mobilisation qui a un impact très visible. Près de 9.400 tonnes de déchets jonchent les trottoirs de la capitale occasionnant des désagréments visuels et olfactifs.
Mais les poubelles qui s'accumulent pourraient avoir aussi un impact sanitaire. C'est d'ailleurs pour cette raison que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a choisi de réquisitionner des effectifs pour nettoyer les rues de la capitale.
Diffusion de maladies
Car les rats, qui prolifèrent déjà à Paris, vivent actuellement un rêve éveillé qui pourrait se transformer en cauchemar pour les Parisiens. "C'est plein-emploi en ce moment", ironise Julien, dératiseur à Paris, dans "Les Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story. "Le risque majeur, c'est que les rats qui sont en masse dans les rues, entrent dans les commerces et les habitations et diffusent un tas de maladies. Le plus grave, ce sont les enfants qui peuvent se faire mordre", précise-t-il, ajoutant que les excréments et l'urine peuvent aussi diffuser des maladies.
Pourtant, le 10 mars dernier, l'adjointe chargée de la Santé Publique à la ville de Paris, l'écologiste Anne Souyris, assurait sur BFMTV que la prolifération des rats ne représentait pas un "risque sanitaire".
Un avis contraire à ce que dit l'Académie de médecine, évoquant les rats comme un "véritable danger pour la santé publique", les rongeurs pouvant diffuser des maladies comme l'hépatite E. "Le plus dangereux, c'est l'urine des rats qui peut transmettre la leptospirose", alerte de son côté Julien, le dératiseur.
De plus en plus de rats
Et il y a de quoi s'inquiéter. Selon l'académie de médecine toujours, on compterait aujourd'hui 1,5 à 1,75 rat pour un Parisien, un chiffre qui pourrait augmenter avec la situation actuelle. "Depuis deux ans, il y a une 'surinfestation'. Et ça augmente avec les poubelles en plein air", abonde Julien.
D'autant plus que l'élimination des rongeurs est parfois fastidieuse. "Avant d'intervenir, on doit utiliser des produits qui ne tuent pas les nuisibles. Il faut ensuite constater qu'il y a une consommation des appâts et après seulement on peut les traiter", explique le dératiseur.