Mixité sociale: les logements sociaux des quartiers prioritaires plus attribués aux ménages en difficulté

Elisabeth Borne le 27 octobre 2023 au Comité interministériel des villes - Bertrand GUAY / AFP
Quatre mois après les émeutes de juin, la Première ministre Elisabeth Borne a présenté ce vendredi les mesures sociales du gouvernement pour tenter d'améliorer la situation des quartiers difficiles. Après le volet répression présenté jeudi, le gouvernement va ainsi demander côté logement aux préfets de ne plus attribuer de logements dans les quartiers prioritaires aux ménages les plus en difficulté, afin de favoriser la mixité sociale.
"Je demande aux préfets de ne plus installer via les attributions de logements ou la création de places d'hébergement, les personnes les plus précaires dans les quartiers qui concentrent déjà le plus de difficultés", a déclaré la cheffe du gouvernement à l'issue du Comité interministériel des villes (CIV), tenu à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines).
Ce CIV, reporté à plusieurs reprises, a été pensé pour apporter des réponses sociales et structurelles aux difficultés des quartiers populaires, quatre mois après les émeutes de cet été et au lendemain d'une première salve d'annonces plutôt sécuritaires.
Ce sont les ménages reconnus "Dalo", pour "droit au logement opposable", qui ne devront plus se voir attribuer de logements dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), a précisé Matignon.
Plus de places d'hébergement d'urgence dans les quartiers difficiles
Les préfets auront également consigne de stopper la création de nouvelles places d'hébergement d'urgence, destinées aux personnes sans domicile, dans ces mêmes quartiers. Les ménages Dalo disposent d'un droit au logement reconnu par la justice et doivent être prioritaires dans l'attribution de logements sociaux.
Près de 35.000 ont obtenu la reconnaissance de ce droit en 2022 et plus de 93.000 restent en attente d'un relogement malgré cette reconnaissance, en grande majorité en région parisienne. "Toutes les difficultés ne peuvent pas être rassemblées au même endroit. La mixité est une chance. Elle est nécessaire", a martelé Elisabeth Borne.