Loi Léonetti: "Important que l’Élysée se saisisse de ce problème. On ne peut pas continuer à mal mourir dans ce pays"

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C’est un thème qui revient souvent sur le devant de la table: le droit de mourir. Président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, Jean-Luc Romero, est venu dans le Grand Oral des Grandes Gueules pour évoquer ce sujet.
Il pointe du doigt la loi Léonetti et ses manquements en prenant l’exemple d’Alain Coq. Atteint d’une maladie orpheline, il va refuser de s’alimenter car la loi ne lui permet pas de recevoir d’aide médicamenteuse pour mourir sans souffrir.
"C’est important que l’Élysée se saisisse enfin de ce problème"
"Il ne peut plus s’alimentaire, il ne peut plus rien faire, explique Jean-Luc Romero. Il estime que les mois ou les années qui lui reste sont des années de souffrance. La loi Léonetti sert simplement à ceux qui sont dans l’agonie en arrêtant d’alimenter le patient et de l’hydrater. D’une certaine façon, vous mourrez de faim et de soif".
"Le 25 août il y aura une réunion, dit-il. C’est important que l’Élysée se saisisse enfin de ce problème. On ne peut pas continuer à mal mourir dans ce pays et avoir des gens qui sont dans cette situation, qui sont à bout".
"Quand on n’est face à de souffrances exceptionnels et qu’il n’y a plus aucun espoir, on a le droit d’éteindre la lumière et de choisir le moment et la manière", lance-t-il.
"Je ne veux pas que ça soit le médecin qui décide pour moi"
Le président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité "ne comprend pas en quoi cela choque les gens".
"Avec la loi Léonetti, on vous endort et vous n’allez jamais vous réveiller. Et on nous dit que c’est possible ? Sauf que personne ne nous dit si on souffre ou pas. Certaines personnes mettent jusqu’à 3 semaines à mourir avec cette loi. Il y a aussi la souffrance des gens en face. Il faut juste entendre que la loi que nous proposons ne demande rien et permet juste une liberté".
"Je ne veux pas que ça soit le médecin qui décide pour moi, insiste-t-il. Je suis dans le doute comme tout le monde. Je me bats pour une loi mais je ne sais pas si je vais l’utiliser. Peut-être que je voudrais mourir le plus tard possible mais on ne peut pas imposer à des gens qui n’en peuvent plus et qui ne veulent pas finir leur vie de manière artificielle".