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"On vous oblige à mourir de faim":  atteint d’une maladie incurable, Alain veut être euthanasié et en appelle à Emmanuel Macron

À 57 ans, Alain Cocq est atteint d’une maladie orpheline rare, incurable. Trop de souffrance pour le quinquagénaire qui a fait son choix, il veut mourir. Il a interpellé directement le président de la République dans une lettre ouverte. Il doit être reçu à l'Elysée sous peu.

La maladie creuse les joues d’Alain Cocq, grignote ses organes, sa vue, son cerveau: "Le moment est venu, j'ai le droit de me reposer". Alors depuis son lit médicalisé qu’il ne peut plus quitter l’homme de 57 ans implore la compassion du chef de l’Etat : "Cela fait 34 ans que j'ai des douleurs violentes et de toute façon on ne peut pas me soigner. Alors si c'est pour finir en regardant le plafond comme un con, non! ce n'est pas vivre ça".

Alain Cocq souhaiterait que les soignants l’aident à mourir mais c'est interdit. Alors dans un mois il refusera soins, oxygène et alimentation en direct sur les réseaux sociaux jusqu’à son décès. Il veut montrer que la loi sur la fin de vie est trop brutale et en appelle à l'Elysée: "Il faut être à l'agonie pour avoir le droit d'être endormi. On vous oblige à mourir de faim et de soif pendant des mois. C'est atroce. On me dit d'aller en Suisse mais je n'ai pas les moyens et j'ai envie de mourir ici, sur la terre de mes ancêtres".

L'Elysée a accepté de recevoir Alain

La fin de vie d’Alain Cocq sera douloureuse également pour ses auxiliaires de vie. Cyril, impuissant, n’aura pas le droit d’apaiser ses douleurs:

"Cela va être dur de le voir souffrir. On fait notre maximum pour l'accompagner au mieux mais c'est dommage de ne pas pouvoir l'accompagner au mieux. Je trouve dommage qu'on ne puisse pas lui apporter ce qu'il souhaite. Un peu d'humanisme dans une procédure pareille me paraîtrait pour le pays qui se dit des droits de l'homme, un minimum".

Cyril est fier du courage de son patient pour que la loi change pour les suivants. Alain a interpellé directement le président de la République dans une lettre ouverte pour lui demander "plus d’humanité", dit-il et une fin de vie plus douce. Et selon nos informations, la présidence de la République a répondu à Alain. Il sera reçu à l’Elysée pour exposer sa démarche, son dernier combat le 25 août à l’Elysée par la conseillère en charge des Solidarités et de la santé.

Nicolas Traino (avec G.D.)