Mains rouges taguées au Mémorial de la Shoah: "L'antisémitisme est devenu banal" dénonce le Crif

Des mains rouges taguées sur le "Mur des Justes", au Mémorial de la Shoah, et sur des façades d'écoles, de crèches et d'immeubles dans le 4e arrondissement de Paris. Une enquête a été ouverte et les condamnations ont été nombreuses, ce mardi, après ces découverts, de la maire de Paris Anne Hidalgo au président de la République Emmanuel Macron. "Dégrader le Mur des Justes parmi les Nations, barrage des Lumières contre le nazisme, c’est porter atteinte à la mémoire de ces héros comme à celle des victimes de la Shoah. La République, comme toujours, demeurera inflexible face à l’odieux antisémitisme", a assuré le chef de l'Etat.
"L'antisémitisme est devenu banal dans notre pays, dénonce le président du Conseil représentatif des institutions juives (Crif), Yonathan Arfi, dans Apolline Matin ce mercredi sur RMC et RMC Story. C'est courant d'avoir chaque jours des actes antisémites en France, il y a une augmentation phénoménale: +1.000% d'actes antisémites sur le dernier trimestre 2023, +300% sur le 1er trimestre 2024 par rapport à l'année dernière."
"Notre réprobation collective a baissé"
"Je ne sais pas qui sont les auteurs et de ces mains rouges mais ils ne peuvent pas ne pas savoir ce qu'ils font, ajoute Yonathan Arfi. C’est connu que ces mains rouges, ce n'est pas un symbole innocent, c'est de l'apologie d'un massacre de juifs en 2000 où un terroriste avait brandi ses mains pleines de sang devant une foule en furie à Ramallah à la suite du lynchage de deux Israéliens."
Pour le président du Crif, ces tags sont aussi "une volonté de dire à ceux qui voudraient s'élever contre l'antisémitisme qu'ils seront combattus sur le même plan". "C'est dramatique, poursuit-il. Ce mur comporte 3.900 noms de Françaises et Français qui, au péril de leur vie, ont sauvé les juifs pendant la Shoah. Venir les intimider, c'est dire aux Français qu'ils ont face à eux des gens qui les combattent."
"Le Mémorial de la Shoah est directement visé et a porté plainte, on verra ce que l'enquête donnera, souligne Yonathan Arfi. Quels que soient les auteurs, le symbole est là et c'est fait à dessein pour provoquer, indigner sur cette question d'antisémitisme. Ce qui se joue, c'est la banalisation de ce genre d'actes. Notre réprobation collective a baissé. On a besoin que soit restauré ce sentiment collectif que ce n'est pas acceptable, pour ces mains rouges ou des propos antisémites."