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Manifestation des pompiers: "parfois, on est appelés juste pour se faire caillasser"

Les pompiers de toute la France vont exprimer leurs ras-le-bol ce mardi place de la République, à Paris. Des soldats du feu qui comme beaucoup d'autres professions veulent peser dans la campagne présidentielle car la crise couve avec toujours plus d'interventions et des interventions souvent de plus en plus difficiles.

Stopper les baisses de moyens et d’effectifs, améliorer les perspectives de carrière des agents des Sdis, garantir les moyens du secours à personnes… Sept organisations syndicales de sapeurs-pompiers (CFDT, CGT, CFE-CGC-AS, FA/SPP-PATS, CFTC-SPASDIS, SUD, UNSA-SDIS) appellent ce mardi à une manifestation nationale place de la République, à Paris. Concrètement, près de 10.000 pompiers sont attendus car les pompiers, comme beaucoup d'autres professions, veulent peser dans la campagne présidentielle car la crise couve avec toujours plus d'interventions et des interventions souvent de plus en plus difficiles. Exemple dans le Rhône, où le nombre d'incivilités envers les pompiers ne cessent d'augmenter.

Dès lors, quand il monte dans son camion, Philippe redoute de plus en plus le moment où il va arriver sur une intervention. "Parfois, on est appelés juste pour se faire caillasser, déplore-t-il. Des gens nous tendent aussi des guets-apens en faisant brûler des poubelles… On ne fait plus le même métier qu'avant. Avant on était mis un peu sur un piédestal, aujourd'hui, on est les larbins de service". Pompier depuis 15 ans à Lyon, il se demande même parfois s'il n'a pas changé d'uniforme...

"On nous tend des guets-apens"

"Certaine personne ne font plus de différence entre la police, les pompiers et le gouvernement. Ils peuvent aussi bien nous insulter ou vouloir se battre contre nous et nous appeler trois minutes après parce qu'ils ont eu un accident de voiture ou autre. Les gens ne font plus de distinguo", s'emporte-t-il. Pour Didier Dupir, du syndicat SUD, les sanctions actuelles ne sont pas suffisantes contre les agresseurs de sapeurs-pompiers. "Les punitions sont soit des classements sans suite, soit des rappels à la loi. Il y a donc une banalisation des faits sur les pompiers, assure-t-il. Les agents deviennent désabusés." A noter qu'en 2015, il y a eu 255 agressions pour 1.000 sapeurs-pompiers dans le Rhône selon l'Observatoire National de la Délinquance.

M.R avec Gwenaël Windrestin