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Mobilisation contre l’A69 Toulouse-Castres : faut-il redouter un nouveau Sainte-Soline ?

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Depuis des mois, les opposants au projet d’autoroute Toulouse-Castres multiplient les rassemblements et les recours en justice pour obtenir la suspension du chantier, qui a débuté avant l’été. Va-t-il y avoir Ramdam sur le macadam à Saïx dans le Tarn cet après-midi ? C’est le slogan de ce nouveau week-end de mobilisation contre le projet d’autoroute A69 entre Castres et Toulouse.

Le gouvernement a annoncé la reprise du chantier de cette autoroute controversée. Une nouvelle manifestation est prévue ce samedi, les autorités redoutent un Sainte Soline bis. Thomas Brail, invité de la Matinale Week-end RMC, fondateur du groupe national de surveillance des arbres, assure que la mobilisation sera d’une "grande ampleur". Depuis le 31 août, le "défenseur des arbres" était en grève de la faim en haut d’un platane à Paris.

Un temps de trajet réduit de vingt minutes entre les deux villes (c’est 1h aujourd’hui) se félicitent ses défenseurs. Un projet écocide pour ses opposants qui demandent la suspension des travaux. Avec notamment l’artificialisation de 400 hectares.

Le départ du cortège depuis le campement des manifestants est donné à Saïx. Les manifestants devraient être plus nombreux 6.000 à 7.000 selon les autorités, plus de 10.000 selon les organisateurs.

Une mobilisation de grande ampleur

La mobilisation doit réunir sur le tracé de l’autoroute à partir de vendredi des écologistes qui dénoncent la perte de terres agricoles et de biodiversité qu’entraînerait la construction de cette portion de 53 km.

“On a une majorité de l'opinion publique avec nous, des politiques, le monde la culture avec nous.”

“Ça va être une grosse mobilisation, d'élus du territoire, on fait croire que beaucoup sont pro autoroutes mais quand on dresse le bilan, je peux vous assurer qu'il n’en reste pas beaucoup qui sont pour.”

Si le parcours de la manifestation, pas plus que l’ampleur de la mobilisation ne sont encore connus, les autorités craignent déjà un rassemblement de militants qui pourrait dégénérer.

Les services de renseignements redoutent même un “Sainte-Soline bis”, en référence à la manifestation en mars dernier contre ce chantier de mégabassines dans les Deux-Sèvres. Des manifestations qui avaient entraîné de violents affrontements entre la police et force de l’ordre.

Le témoin RMC : Thomas Brail - 21/10
Le témoin RMC : Thomas Brail - 21/10
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Des tensions lors de plusieurs rassemblements

En avril dernier, une manifestation contre le projet d’A69 avait réuni 8200 personnes, selon les organisateurs. 4500 selon la préfecture, qui avait monté des barrages pour empêcher les manifestations d’accéder au lieu de rassemblement.

Ce lundi, des opposants qui avaient commencé à installer un campement dans les arbres à Soual et Saint-Germain-des-Près dans le Tarn avaient été délogés par les gendarmes. La préfecture avait dénoncé des “menaces avec arme blanche” et la “mise en danger de gendarmes”, des actions “commises par les militants”.

En effet, les forces de l'ordre ont découvert une arme de poing lors des opérations de filtrage et de contrôle. Les autorités annoncent, en outre, que des individus cagoulés sont observés sur place.

La dénonciation de conséquences désastreuses pour l’environnement

Thomas Brail dénonce des conséquences dramatiques pour l'environnement si le projet venait à aboutir. Profondément engagé et attaché à la forêt, le défenseur des arbres tient à rappeler les conséquences irréversibles de la construction de l'autoroute pour la nature.

"Le Giec nous donne 20 ans pour redresser la barre... si on ne fait rien on va dans le mur", explique Thomas Brail, sur les conséquences du projet d'autoroute pour l'environnement.

"Il faut un réveil politique, les politiques suivent le vent, c'est parce qu'on est en train de dénoncer ça que les politiques changeront de braquet, on ne peut plus faire confiance çà des politiques qui nous envoient droit dans le mur", dénonce Thomas Brail.

Selon un sondage IFOP publié jeudi et commandé par les collectifs d’opposition au projet, Agir pour l’environnement et La Voie est libre, 61% des personnes interrogées sont défavorables au projet d’A69.

Le camp des opposants a reçu début octobre le soutien d’un collectif de 1 500 scientifiques, dont des experts du GIEC, qui ont publié une tribune dans L’Obs assurant que "l’A69 est un de ces projets auxquels il faut renoncer".

Cindy Nunes