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Police-Justice

Procès des anti-bassines de Sainte-Soline: "Ça va être historique"

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Le droit de manifester est au coeur du procès de responsables syndicaux et militants écologistes jugés en correctionnelle, ce vendredi à Niort, pour avoir organisé des rassemblements contre les "bassines" à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) interdits par les autorités.

Neuf militants écologistes devant le tribunal de Niort ce vendredi, six mois après la manifestation contre les mega-bassines à Sainte-Soline. Ces derniers sont convoqués notamment pour avoir organisé des rassemblements non autorisés par les autorités afin de protester contre ces retenues d'eau.

Le 25 mars dernier, la troisième manifestation contre les bassines avait rapidement dégénéré en affrontements violents avec les gendarmes, faisant de nombreux blessés...

Jeudi, le garde des Sceaux a exprimé son ras-le-bol de "la désobéissance civile", une doctrine revendiquée par plusieurs des associations et syndicats organisateurs des manifestations anti-bassines. Les prévenus et leurs organisations entendent faire de ce procès une tribune politique, notamment à propos du droit de manifester et de la liberté d'expression.

2.000 personnes attendues

Alice Becker, elle, défend l'un des prévenus, syndicaliste CGT, et se trouve très surprise des poursuites.

“On aurait imaginé que les poursuites soient engagées contre la personne qui est à l’origine de l’appel à la mobilisation. Là, le parquet a fait le choix de poursuivre le secrétaire départemental de la CGT des Deux-Sèvres, ce qui est assez étonnant”, explique-t-telle.

Un rassemblement de soutien est d'ailleurs prévu ce vendredi matin, avant l'audience. Si la préfecture l'a interdit, 2.000 personnes restent attendues pour faire de ce procès une tribune pour la protection de l'eau. Julien Le Guet, porte-parole de Bassine Non Merci, sera sur le banc des prévenus.

“On va poser la question de la reconnaissance de la désobéissance civile, de l’état de nécessité, les questions de la vie dans sa globalité. On est sur une ressource qu’on a toujours considérée comme inépuisable…. Ça va être un procès historique”, assure-t-il.

Pour l'organisation de ces manifestations interdites, ils encourent jusqu'à six mois de prison.

Lucile Pascanet