Réveillon de Noël: d’où vient cette tradition?

Heureusement, il y a des choses qui ne changent pas. Le repas de Noël en fait partie. Chaque année, on mange la même chose, à la même date, à la même heure, et avec les mêmes personnes. La répétition, c’est rassurant et réconfortant. Et pourtant, à l’échelle des siècles, le réveillon a beaucoup changé.
A l’origine, le mot réveillon, ça désigne tout simplement un repas qu’on fait en rentrant de soirée, après avoir fait la fête… Et à partir du XVIIIe siècle, le mot va être appliqué au repas de la nuit de Noël. Il y avait deux temps dans le repas de Noël. D’abord, un dîner qu’on appelle "maigre". C’était avant la messe de minuit. Et on faisait ça vite fait: un peu de soupe, un peu de fromage, un peu de brioche, des légumes, éventuellement du poisson. Rien de fou. Mais en rentrant de la messe, là, c’était le début d’un repas qu’on appelle "gras". Et les choses sérieuses commencent.
Au XVIIIe siècle, le roi de Noël, c’est le cochon. On engraissait des porcs toute l’année. Et à la fin décembre, on les tuait pour les manger. C’était littéralement la fête de la saucisse. Andouilles et boudins pour tout le monde. Certains préféraient les pieds de cochons ou les côtelettes de porc. On arrosait tout ça avec du vin pétillant et du champagne pour les plus chanceux.
La fin des deux dîners au XXe siècle
Au XIXe, ça commence à ressembler à ce qu’on connaît. La dinde truffée s’impose petit à petit, même si c’est réservé à des gens plutôt riches parce que c’était quand même assez cher. La saucisse disparaît un peu, mais le boudin, noir et blanc, lui, survit à toutes les modes. D’ailleurs, on en mange encore au réveillon aujourd’hui. Le XIXe siècle, c’est aussi la grande époque des restaurants et de la gastronomie à la française. Donc il y a les premiers menus de Noël. Voilà ce qu’on servait: du potage au champagne, de la purée de grenouilles, des filets de sangliers braisés. Les terrines de foie gras commencent à s’imposer. Côté vin, c’est Sauternes et château Laffite.
Au XXe siècle, Noël devient une fête de plus en plus populaire et de moins en moins religieuse. Donc on arrête de faire deux dîners, un avant la messe de minuit et un après. On n’en fait plus qu’un. Comme souvent, tout s’uniformise après la Seconde Guerre mondiale. Les classes populaires vont petit à petit avoir accès à ce qui était réservé aux plus riches. La dinde, le foie gras et les huîtres deviennent des classiques du réveillon. Joyeux Noël!