Bonbons, gâteaux: comment les nanoparticules s'invitent dans nos assiettes

Le magazine 60 millions de consommateurs a analysé 18 variétés de biscuits, gâteaux, bonbons et glaces susceptibles de contenir des nanoparticules de dioxyde de titane. Résultat: 100% des produits testés en contiennent. Le point avec notre journaliste conso Marie Dupin.

Le magazine 60 millions de consommateurs s'est intéressé ce mois-ci aux nanoparticules. Il a analysé 18 variétés de biscuits, gâteaux, bonbons et glaces susceptibles de contenir des nanoparticules de dioxyde de titane appelé aussi E171. Résultat : 100% des produits testés en contiennent. Et le problème, c'est que ça n'est jamais indiqué sur les emballages. Les marques ne respectent donc pas la loi européenne, puisque depuis 2014, un règlement européen contraint théoriquement les groupes industriels à indiquer la présence de nanoparticules dans l'alimentation.

L'an dernier, l'Agence de sécurité des aliments a estimé qu'il y avait "beaucoup d'incertitudes quant aux effets des nanomatériaux sur la santé". Des chercheurs de l'Inra ont fait ingérer à des rats du dioxyde de titane contenant des particules nano et ils ont prouvé que l'ingestion par les rats de ces particules favorise l'apparition de lésions précancéreuses du colon.

Les nanoparticules peuvent franchir la barrière intestinale

Tout aussi inquiétant, les nanoparticules sont capables de franchir la barrière intestinale pour passer dans le sang et finir et dans le foie, voire les poumons et le cerveau. Suite à ces révélations, Ségolène Royal avait publié un décret le 5 mai dernier rappelant aux industriels leur obligation d'étiquetage. Visiblement toujours pas appliquée.

Si vous voulez vraiment éviter de consommer ces nanoparticules, regardez déjà s'il y a du dioxyde de titane sur l'étiquette. Aux vues des résultats de l'étude de 60 millions de consommateurs, s'il y a ce matériau, il y a de fortes chances pour qu'il se trouve sous forme de nanoparticules.

Les nanoparticules, qu'est-ce que c'est?

Il s'agit de matériaux comme l'argent, le silicium, l'oxyde de titane. Ils sont parfois utilisés par l'industrie sous forme de nanoparticules, réduits à une taille minuscule, un diamètre inférieur à 100 nanomètres (nm). Concrètement, il y a la même différence de taille entre la terre et une orange qu'entre une orange et une nanoparticule.

On les trouve dans les vêtements de sport, le maquillage mais aussi dans l'alimentation. Elles permettent de renforcer les couleurs, l'aspect blanchissant par exemple, et permettent aussi de fixer l'humidité.

Marie Dupin (avec P.B.)