"C'est immangeable": Ségolène Royal s'attaque aux tomates bio espagnoles et provoque un tollé

Ségolène Royal consomme local et exècre les produits importés. L'ancienne ministre de l'Education nationale s'en est prise aux tomates bio espagnoles: "Vous avez goûté les tomates soi-disant bio espagnoles? c'est immangeable", a assuré mardi sur BFMTV l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle.
Une différence de goût et de qualité qui s'expliquerait selon elle par une application différente des règles phytosanitaires européennes, un argument souvent avancé par les agriculteurs français, en pleine colère du monde agricole: "Les fruits et légumes espagnols ne respectent pas les normes françaises", martèle Ségolène Royal.
La sortie de l'ex-députée française a provoqué la colère de l'autre côté des Pyrénées. Des producteurs espagnols de tomates bio d'abord qui ont assuré que les mêmes règles s'appliquaient en France et en Espagne. Puis du gouvernement espagnol ensuite: "Je crois que Ségolène Royal n'a pas eu la chance de goûter aux tomates espagnoles. Je l'invite à venir en Espagne à goûter n'importe quelle variété et elle verra que la tomate espagnole est imbattable", a répondu le Premier ministre Pedro Sanchez.
"Les produits espagnols ne bénéficient d'aucun avantage concurrentiel par rapport à d'autres produits sur le marché intérieur", a-t-il martelé.
"On n'a jamais su si nos voisins étaient des concurrents ou des partenaires"
"Ségolène Royal commence son intervention en disant qu'il n'y a plus de tomates françaises, c'est une contre-vérité absolue", note ce vendredi sur le plateau des "Grandes Gueules" le docteur Jérôme Marty. Pour le praticien, ce qu'elle dit "fragilise la tomate française" face à des agriculteurs espagnols qui se diversifient et font de plus en plus de tomate de qualité selon lui.
"C'est la réactivation de vieilles controverses qui datent de l'intégration dans l'UE de l'Espagne et du Portugal en 1986", estime de son côté l'économiste Frédéric Farah. "C'est toute l'ambiguïté de la construction européenne, on n'a jamais su si nos voisins étaient des concurrents ou des partenaires", ajoute-t-il sur RMC et RMC Story.
Depuis cinq ans, la production de tomates en Europe baisse régulièrement. On produisait 7,17 millions de tonnes en 2017 contre 6,29 millions de tonnes en 2022 dont 710.941 en France et plus d'un million en Espagne, leader européen du secteur.