"C'est un sujet vital": le manque de toilettes publiques, dommage collatéral inattendu de la crise Covid-19
Coincé sans toilettes au volant de son taxi, de jour comme de nuit, Hakim est au bout du rouleau: "C'est encore pire avec la fermeture des bars et restaurants surtout qu'on est tout le temps assis nous!". Le manque de toilettes est encore plus discriminant pour les femmes, souligne Ellysen: "Quand on a nos règles on a besoin de se changer et c'est un peu l'enfer en fait".
Avec les restaurants et les bars fermés depuis le 29 octobre, il est de plus en plus difficile d'avoir accès à des toilettes. Le sujet peut faire sourire mais c'est un vrai sujet de santé publique. Une pétition a même lancée par une association de patients souffrant de maladies chronique des intestins a réuni plus de 5600 signatures pour réclamer plus de toilettes dans l'espace public et les transports.
A Paris, il reste les 435 toilettes publiques. Mais des files d'attentes s'y forment parfois ces dernières semaines. Pour un service aléatoire, indique Amine, cueilli à la sortie : "Franchement c'est sale, il y a aussi des odeurs assez désagréables". Ultime recours, salir les les ruelles ou les trottoirs comme le confesse Hervé: "Je le reconnais".
"Il y a quinze millions de Français qui ont des problèmes intestinaux dans l'année"
Pour ces Français, la crise sanitaire vire à la crise des sanitaires souligne Alain Olympie. Un calvaire dont souffre déjà les malades d'infections chroniques comme la maladie de Chrone, qu'il représente en tant que directeur de l'association AFA : "C'est un droit citoyen. Il y a quinze millions de Français qui ont des problèmes intestinaux dans l'année. Aujourd'hui, on s'aperçoit que pour toute la population française, cela devient un sujet vital".
Il y a urgence, s'insurge-t-il des malades de son association incapables de se retenir ne veulent plus prendre le risque de sortir. Et il faudra se retenir au moins 1 semaine (le 20 janvier) pour une réouverture éventuelle des établissements.