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Colère des taxis alors que l’assurance maladie veut réformer les transports sanitaires

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Le transport sanitaire en taxi dans la tourmente. Face aux 3 milliards d’euros annuels dépensés pour ces trajets médicaux, l’Assurance maladie veut une nouvelle convention, centrée sur le transport partagé. Ce qui fait grincer des dents les taxis, qui menacent de bloquer le pays.

Le transport sanitaire en taxi est dans le viseur de l'Assurance maladie. Car le remboursement du transport des patients en taxi coûte trois milliards d'euros par an à la Sécu. Ces transports sanitaires peuvent être utilisés, par exemple, pour vous ramener après une opération à l'hôpital. Pour réduire les coûts, une nouvelle convention avec la profession doit bientôt voir le jour, et ça fait grincer quelques dents.

Cette convention pourrait bien entrainer le blocage de la France courant mai: RMC confirme que les organisations de taxis n'excluent pas de se mobiliser pour protester - entre autres - contre cette nouvelle convention avec l'Assurance maladie. Un accord unilatéral, dénonce Dominique Buisson: "La Sécu décide, les taxis appliquent", s'agace le secrétaire de la Fédération nationale du taxi.

"Il n'y a pas beaucoup de retours positifs"

C'est surtout la généralisation du transport partagé qui inquiète: ça existe déjà, c'est même renforcé depuis début mars. C'est quand il faut faire une chimiothérapie, ou une dialyse par exemple, et qu'au lieu d'avoir un taxi juste pour vous, pour vous ramener de l'hôpital, vous le partagez avec d'autres patients.

Les indiscrets : Transport sanitaire, vers une nouvelle convention - 10/04
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Sauf que, qui dit malades regroupés, dit moins de courses pour les taxis, et donc des revenus moins conséquents. Du côté de France Assos Santé, qui défend les patients, Féreuze Aziza voit déjà les répercussions: depuis un mois, "il n'y a pas beaucoup de retours positifs", a-t-elle dit à RMC. Et même des témoignages alarmants, comme cette patiente qui, après une opération, s'est retrouvé bloquée dans un taxi pendant plus de trois heures, le temps de déposer les autres malades.

Pour éviter que ces situations se multiplient, les associations de patients demandent que cette méthode soit évaluée avant qu'intervienne la prochaine étape: la pénalisation. Car si à l'avenir un patient refuse le transport partagé, il sera moins bien remboursé par la Sécurité sociale.

Solène Leroux