Comment le couvre-feu à 18 heures est-il vécu dans l'Ouest, région qui inquiète le gouvernement?

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Couvre-feu à 18 heures dans toute la France, même pour les régions où la circulation du virus est moins importante. Même si "la circulation virale concerne désormais tout le territoire", a déclaré Jean Castex. Et c'est notamment l'Ouest qui inquiète. C'est là que la "dynamique est la plus forte" a indiqué le chef du gouvernement.
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En Loire-Atlantique, le nombre de contaminations pour 100.000 habitants est trois fois moins important que dans le Doubs. À Nantes, certains comme Edouard ne comprennent pas que le couvre-feu leur soit imposé à 18 heures, comme dans d'autres départements plus touchés par le virus.
“Je pense qu’il y a ce principe très Français d’équité. Toucher à une région et pas à une autre, je peux entendre que ce soit mal vécu par des personnes des régions concernées. On va jouer le jeu”, tempère-t-il.
Jouer le jeu, Léane, étudiante, est d'accord. Mais elle regrette de nouveaux sacrifices à venir. “Déjà que le couvre-feu ça nous enlevait pas mal de possibilités, on ne pouvait plus sortir avec nos potes. Mais là à 18 heures, ça veut dire qu’on aura même plus le temps de faire nos courses. La vie va se résumer à 8h-18h au lycée et pas d’à côté. Il n’y aura plus de vie sociale donc c’est compliqué”, assure-t-elle.
Un bon résultat?
Le Covid-19 circule sur tout le territoire. Pour Thomas, il faut donc jouer collectif. “Même si on est moins touché ici qu’ailleurs en France, ça concerne tout le monde. Moi ça ne me dérange pas outre mesure. Ca fait parti des choses mises en place pour éradiquer le virus si on peut le faire”, indique-t-il.
Et Romain ne dit pas autre chose, attention à ne pas sous-estimer le virus.
“Parfois, il y a des personnes qui peuvent se sentir protégées ou moins en danger parce qu’elles sont dans une zone rurale. Mais il faut maintenir notre attention et notre vigilance", assure-t-il.
Étendre les restrictions sanitaires qui ne concernaient jusqu'ici que 25 départements à tout le territoire. Pour Jean-François Tismsit, chef du service de réanimation médicale et des maladies infectieuses de l'hôpital Bichat à Paris, cela pourrait porter ses fruits. “Le problème, c’est le gruyère, le patchwork, on ne comprend plus grand chose très rapidement. Je pense qu’avoir des règles relativement basiques et les respecter sera déjà pas mal. Si on a un couvre-feu à 18 heures pour que tout le monde soit chez soi à 19 heures, et que c’est très homogène, on pourra avoir un meilleur résultat”, assure-t-il.
L'infectiologue ne s'avance pas davantage. “J'aimerais bien être optimiste, mais je ne le suis pas tellement”, dit-il. À cause du variant anglais, plus contagieux, il faut rester prudent.