RMC
Santé

Convention citoyenne sur la fin de vie : certains ont changé d'avis

placeholder video
Pendant quatre mois, 184 citoyens et citoyennes ont participé à la convention sur la fin de vie. Arrivés avec leurs idées, certains ont pourtant changé d'avis.

La dernière session se déroulait ce week-end. Après quatre mois de travail, les 184 personnes tirées au sort pour participer à la convention citoyenne sur la fin de vie ont fini de rédiger le texte conclusif. Ce dimanche, la convention a conclu les débats, confirmant sa position majoritaire pour légaliser l'euthanasie ou le suicide assisté.

Au cours des débats, certains citoyens ont vu leur avis changé. Lorsque Jean-Claude participe à la première session il y a quatre mois, ce retraité défend la liberté de chacun. Désormais il s'oppose fermement au suicide assisté. "Je me suis rendu compte qu'il pouvait y avoir des dérives très importantes en ce qui concerne le suicide assisté. J'ai peur qu'il y ait une exagération [...]", s'inquiète-t-il.

Et il n'est pas le seul à avoir changé d'avis. Au fil des séances et des interventions, Rella, elle aussi, est passée du "pour" au "contre". Notamment lorsqu'elle en apprend davantage sur la loi Clayes-Léonetti, permettant aux patients d'établir des directives avant leur mort.

"Je me suis aperçue qu'elle n'était pas suffisamment appliquée. On ne peut pas dire qu'elle soit arrivée au bout des moyens qui nous sont proposés dans ce cas-là. Si elle était très bien faite, ça devrait suffire", justifie la retraitée.


À l'inverse, Didier-François, agent de sécurité, se montrait lui plutôt retissant. Mais les rencontres et les échanges au cours de la convention le font changer d'avis. Profondément marqué par la mort de son ex-femme, décédée d'un cancer généralisé, se donner volontairement la mort lui semblait inimaginable. Aujourd'hui, "avec le recul je la laisserais partir", affirme le Bordelais.

Yaël aussi s'est ravisé. Au départ contre, il réalise désormais l'intérêt que cela pourrait avoir. "Il y a une utilité parce qu'il y a des personnes qui sont en souffrances réfractaires. C'est un peu inhumain, si leur choix est réfléchi, de leur refuser l'accès à une mort douce, déclare-t-il. Mais aujourd'hui, avec le système actuel, je ne pense pas qu'on ait les moyens de garantir ce parcours de cheminement de choix."

Qu'ils soient, pour, contre, ou qu'ils aient changé d'avis, tous espèrent que le gouvernement tiendra compte de leur travail. Après avoir présenté le texte à la Première ministre, Élisabeth Borne ce dimanche 2 avril, les citoyens et citoyennes seront reçus par Emmanuel Macron à l'Élysée.

AL