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Coronavirus: comment les eaux usées peuvent aider à suivre l’évolution de l'épidémie

Laurent Moulin, responsable recherche et développement au laboratoire d’Eau de Paris, est revenu ce mardi matin sur RMC sur les avancées autour des observations des eaux usées depuis le début de l'épidémie.

Selon une étude réalisée par Eau de Paris, le Siaap (syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne), l’université de la Sorbonne et l’institut de recherche biomédicale des armées), l'analyse des eaux usées serait un bon indicateur de la propagation du Covid-19. 

Le virus se retrouve dans les selles des personnes malades du Covid-19 parce qu’elles collectent les selles de la population, les eaux usées reflètent donc en partie son "état de santé".

"Ca nous donne une indication sur l'état et la dynamique de l'épidémie"

L’étude a démontré que la quantité de virus dans les eaux usées augmente avec le nombre d’hospitalisations liées au Covid-19, comme le confirme sur RMC ce mardi matin Laurent Moulin, responsable recherche et développement au laboratoire d’Eau de Paris.

"On a commencé à suivre rapidement début mars car on avait déjà des traces au début de l'épidémie. Ca nous donne une indication sur l'état et la dynamique de l'épidémie."

Pas de risque sur l'eau potable

Toutes les semaines à partir de début mars, des échantillons ont été collectés dans 5 usines d’eaux usées, autour de Paris, et il confirme que la tendance est à la baisse également du côté des eaux usées.

"On a vu une augmentation de la quantité de génome du virus pendant le début de l'épidémie, et après le pic. Et à partir du pic on a vu une diminution assez rapide et là on a des taux extrêmement faibles ce qui montre l'efficacité du confinement. Le virus circule beaucoup moins."

A long terme, l'idée serait de construire un réseau basé sur le suivi des eaux usées pour avoir un indicateur rapide et des éléments pour prendre des décisions.

Concernant l'eau potable, Laurent Moulin se veut rassurant et rappelle qu'il n'y a eu aucune demande de l'OMS ou du gouvernement de traiter plus fortement les eaux potables. "Les traitements déjà en place sont tout à fait suffisants", assure-t-il.

J.A.