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Covid-19: faut-il confiner uniquement les plus de 65 ans? Le plaidoyer de l'ancienne ministre Michèle Delaunay sur RMC

Les plus de 65 ans sont toujours les plus gravement touchés par l'épidémie. Ils représentaient au 20 octobre, 65% des personnes en réanimation après avoir été contaminés par le Covid-19.

Faut-il confiner uniquement les plus de 65 ans pour sauver l’économie et endiguer l’épidémie de coronavirus? c’est en tout cas l’idée qu’avancent plusieurs épidémiologistes et qu’avait tenté de mettre en place à l’époque du déconfinement le président du conseil scientifique Jean-Claude Delfraissy. Car les plus de 65 ans sont toujours les plus gravement touchés par l'épidémie. Ils représentaient au 20 octobre 2020 65% des personnes en réanimation après avoir été contaminés par le Covid-19.

Et certaines voix les appellent à prendre leur responsabilité: "Je vais me faire défoncer par mes congénères, les plus de 65 ans. Confinons-nous de notre propre initiative. Prenons chez nous chaque fois que possible nos parents très âgés. Il en va de notre liberté et de notre responsabilité de ne pas peser sur l’avenir des plus jeunes", a appelé hier sur Twitter Michèle Delaunay, ancienne ministre déléguée aux personnes âgées de 2012 à 2014 et cancérologue.

"Je ne veux pas de pénalisation, nous sommes responsables"

"Ce groupe d'âge, les plus de 65 ans, déteste les barrière d'âges. J’avais trouvé très maladroit la manière dont monsieur Delfraissy avait présenté le fait d’interdire de sortir tous les plus de 65 ans. Si on le fait de nous-mêmes cet autoconfinement, ça passera beaucoup mieux", a-t-elle renchérit ce mercredi matin sur RMC.

Et selon elle, si un confinement prolongé des plus âgés n'a pas été adopté après le 11 mai, c'est uniquement à cause de son caractère obligatoire annoncé: "On l’avait imposé et les plus vieux pouvais être pénalisés. Si nous le faisons de notre propre chef avec le sens des responsabilités, cela se passera beaucoup mieux. Je ne veux pas de pénalisation, nous sommes responsables".

"Ce grand confinement m'inquiète par son impact économique. Je ne veux pas que le confinement soit une fabrique à fragilité", conclu-t-elle.

En France, on compte 17 millions de personnes "à risque" face au Covid-19. Et selon une récente étude britannique, le fait d'avoir été contaminé n'assure pas une immunité durable en particulier chez les plus de 75 ans. La proportion d'anticorps diminue de 40% au cours des trois mois suivant contre 15% chez les 18-24 ans.

Guillaume Dussourt