Covid-19: le gouvernement espère un vaccin en janvier mais s'inquiète de son acceptabilité

Pénurie de doses : qui faut-il vacciner en priorité? - AFP
Une raison supplémentaire d'espérer. L'agence européenne des médicaments (EMA), qui autorise et contrôle les médicaments dans l'Union Européenne, souhaite donner un avis favorable au premier vaccin contre le Covid-19 d'ici la fin de l'année, pour une distribution à partir de janvier, à condition que les données soient solides, a assuré hier son directeur.
Dans une interview accordée samedi au journal Le Monde, le Premier ministre Jean Castex s'inquiète, lui, du degré d'acceptabilité du vaccin : "Ma crainte, c'est que les Français ne se fassent pas assez vacciner", ce qui ne mettrait pas un terme à l'épidémie. "La perspective d'un vaccin se rapproche. Il y a le projet Pfizer-BionTech, mais aussi beaucoup d'autres en phase d'essai. Il faut se préparer tout en restant prudent", juge Jean Castex, qui assure avoir "déjà sécurisé les commandes".
Mais selon un récent sondage Odoxa, un Français sur deux ne se fera pas vacciner. A sa sortie, le vaccin sera d'abord réservé aux soignants. L'occasion justement pour Alexis d'observer son efficacité avant de trancher : "Je vais voir si les soignants vont être d’accord pour se faire vacciner. J’ai un beau-frère qui est médecin je vais voir ce qu’il va dire, il faut être sûr que ça ne va pas nous rendre malade".
"Mener une vie quasi-normale"
Pour d'autres, c'est un non catégorique. A 82 ans, Catherine est une personne dite à risque. Mais ne lui parlez surtout pas de vaccin : "On est pas du tout sur du succès du vaccin ? il y a pas mal de controverse. Les vaccins qu’on nous faisait quand on était jeune, ça faisait partie d’un rituel, d’une habitude, là c’est trop neuf je ne veux pas prendre de risque".
Une grosse campagne de sensibilisation attend donc les médecins généralistes comme Serge Jilbergue : "Faudra discuter avec eux par exemple pour cette dame de 82 ans ça vaut peut-être le coup de prendre le risque d’avoir une vaccination sur laquelle on n’a pas trop de recul. Par rapport aux années qu’il lui reste, elle va pouvoir mener une vie quasi-normale".
En attendant l’arrivée du précieux sérum qui pourrait sortir le monde de la crise sanitaire, le gouvernement assure que de la pédagogie sera faite mais pas de vaccination obligatoire.