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Grève dans les Ehpad Orpea: "Rien n’a changé, on compte encore les morceaux de pain"

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Dans "Apolline Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story, Guillaume Gobet, membre de la CGT Santé et ancien salarié dans un Ehpad Orpea, a dénoncé l’absence de changements après les révélations sur les maltraitances dans les maisons de retraite. La CGT et FO appellent à la grève ce mardi chez Orpea.

Un mois et demi après les révélations sur les maltraitances dans les Ehpad Orpea, les conditions se sont-elles améliorées pour les résidents ? Non, selon Guillaume Gobet, membre de la CGT Santé et ancien salarié dans un Ehpad Orpea. "Ce matin encore, pour les petits déjeuners, on compte les morceaux de sucre, de pain, de biscottes, explique-t-il ce mardi dans ‘Apolline Matin’ sur RMC et RMC Story. Ce qui a été dénoncé dans le livre de Victor Castanet (Les Fossoyeurs, ndlr), et ce que nous dénonçons à la CGT depuis des années, malheureusement, à l’heure où nous parlons, rien n’a encore changé."

"Le constat est fait, tout le monde est au courant, ajoute-t-il. On a souvent ramené ça au manque de personnel. Pour les ratios de personnel, rien n’a bougé. Il n’y a aucune annonce, aucune contrainte. On se rend compte que le système lucratif, qui a été mis en place dans la prise en charge de la personne âgée, est à bout de souffle. C’est vraiment ce système-là qu’il faut remettre en cause." La CGT et FO appellent à la grève ce mardi chez Orpea. Un rassemblement est prévu devant le siège d'Orpea à Puteaux (Hauts-de-Seine), avec la participation de syndicats belge et allemand, où la multinationale est implantée.

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"Le lucratif n’a plus rien à faire dans le monde de la santé"

Guillaume Gobet dénonce l’objectif de rentabilité des groupes privés et réclame une nationalisation. Dans la santé, ça ne peut pas exister, on ne peut pas avoir de la rentabilité, comme lorsqu’un actionnaire place de l’argent, sur une société qui s’occupe d’humains. Ce n’est pas possible, on voit les dérives. (…) C’est le discours de la CGT : le lucratif n’a plus rien à faire dans le monde de la santé. Il faudrait quand même peu de choses pour que ça soit totalement public. Enormément de salaires, de dispositifs, sont payés par de l’argent public."

"Il faut de vraies mesures, demande cet ancien salarié d’Orpea. Je ne reviendrai pas sur les plans grand âge, promis par trois gouvernements successifs, et il ne s’est rien passé. Je ne reviendrai pas sur les 13 rapports faits par les parlementaires sur les dix dernières années, qui dénoncent systématiquement le manque d’encadrement. Les derniers rapports posent que nous sommes des maltraitants institutionnels, c’est dit. Pour l’instant, nous n’avons que des annonces. On est sur de la maltraitance institutionnelle. Ça ne se limite pas qu’au personnel, c’est nous tous qui sommes maltraitants."

LP