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"Ici, le vaccin est vendu pour 500 dollars": plongée dans le "Corona Market" du Dark Web

Début décembre Interpol avait alerté ses 194 pays membres "d'une potentielle activité criminelle liée à la contrefaçon, au vol et à la promotion illégale de vaccins contre la Covid-19".

Les fraudes liées à la pandémie de Covid-19 se multiplient dans le monde. Notamment sur le dark web, cette version cachée d'internet. On retrouve des ventes de supposés cachets de chloroquine, de fausses attestations de test PCR négatifs.

Se rendre sur le darknet n'est pas à la portée de tous. Il faut télécharger un logiciel puis chercher des pages spécifiques comme celle dénichée par Antoine Violet-Surcouf, directeur d'Avisa et spécialiste en cybercriminalité.

“On a le site 'corona market' qui propose plein de produits. Des drogues, des armes, tous les produits liés au covid et aussi le vaccin. Ici, vous avez 1 mg, vendu pour 500 dollars”, détaille-t-il. 

Le vaccin contre le Covid-19, qui se vend désormais plusieurs centaines de $ la fiole sur cette face cachée d'internet. “A ce stade, on ne peut pas savoir si c’est un vrai produit détourné, ou bien si c’est juste du sucre et de l’eau”, affirme-t-il. 

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Une nouvelle stratégie pour les pirates

D'autant qu'avec un vaccin qui se conserve à moins 80 degrés la fiabilité semble très faible. Mais les arnaqueurs surfent sur l'inquiétude de la pandémie, une économie profitable surtout aux Etats-Unis.

"Il faut distinguer les consommateurs français des autres. En France, on a une Sécurité sociale très performante, les produits médicaux sont gratuits donc les Français n'achètent pas trop des médicaments sur internet. Mais dans des pays où ce n’est pas le cas, c’est assez fréquent et depuis de nombreuses années déjà”, assure-t-il. 

Ces faux vaccins fleurissent tout comme d'autres fraudes met en garde Nicolas Lellouche, journaliste à 01.Net:

“Il faut faire très attention en ce moment sur internet. On va peut-être vous contacter par mail pour vous proposer des solutions miracles et la plupart du temps, ce seront des arnaques. Il ne faut pas répondre, il ne faut surtout pas donner vos coordonnées bancaires parce que c’est comme ça que les pirates essaient aujourd’hui d'accéder aux données des gens, en se faisant passer pour des personnes qui peuvent leur apporter un service”, explique-t-il.

Les sanctions pénales peuvent aller jusqu'à 300.000 euros et trois ans de prison pour les acheteurs et les vendeurs de contrefaçon.

Garance Munoz avec Guillaume Descours